L'action de protestation, décidée par les travailleurs, pourrait être reconduite en cas de non-satisfaction des revendications : maintien des agents, revalorisation des salaires, révision des horaires de travail. Les travailleurs du tramway ont débrayé durant la journée d'hier. Les rames n'ont pas roulé une partie de la journée, contraignant les voyageurs à la marche. Les conducteurs, les contrôleurs, les guichetiers et les agents de sécurité se sont rassemblés devant le siège de la direction de la Société d'exploitation des tramways (Setram) à Bordj El Kiffan. La décision qu'aurait prise la société de licencier des agents de sécurité, a motivé les travailleurs à lancer une grève sans préavis. «Le nouveau gestionnaire, la Setram a décidé de mettre fin aux contrats de 11 agents. Nous récusons cette décision d'autant plus que la société a annoncé son intention de recruter d'autres travailleurs. Nous voulons que ces agents soient maintenus à leur poste. Les travailleurs ne doivent pas être pris en otages d'un conflit personnel entre le responsable des agents et l'adjoint du directeur de la société», relève un gréviste qui fait partie d'un groupe de 160 agents de sécurité qui ont signé des contrats d'une année. Les travailleurs, dont une grande partie a été recrutée pour une période d'une année par l'ETUSA, réclament également une révision du temps de travail. «Le planning tel que l'a décidé la Setram est mal fait. Les horaires réglementaires ne sont pas respectés. Nous bossons 9 heures et demie par jour. Les équipes se relaient entre 5 heures et demie et 11 heures du soir. Les conducteurs souffrent également puisque l'employeur, qui les fait travailler 6 heures par jour avec trois départs, peut leur changer leur horaire sans concertation, à tout moment. Après la venue de la Setram, toute l'organisation a été chamboulée sans que le travailleur trouve son compte. Tout cela s'ajoute au manque de sécurité et à l'absence de transport efficace surtout la nuit», signale un conducteur. Le nouveau gestionnaire a recruté quelque 70 chauffeurs, qui s'ajoutent aux 23 préalablement recrutés par l'ex-Rsta. L'autre revendication des employés a trait aux salaires. «Nous sommes payés à un peu plus de 30 000 DA. Le salaire de base d'un agent est de 13 000 dinars environ. Le DG, qui nous a réunis au début de son installation, nous a promis une augmentation de salaire. Mais six mois après, ce salaire reste inchangé», relève un agent. Le droit syndical n'est pas assuré aux travailleurs qui, finalement, se sont organisés en collectif. En fin d'après-midi, les protestataires n'avaient pas encore repris le travail. Une réunion a été organisée avec les représentants des grévistes. «L'action sera reconduite jusqu'à la satisfaction des revendications», précise un agent. Il nous a été difficile d'avoir la version des responsables de la Setram. L'exploitation du tramway était assurée par l'ETUSA. Le groupe RATP a annoncé en mai 2012 avoir obtenu l'exploitation et la maintenance de tous les projets de tramways algériens dans le cadre d'un joint-venture. RATP Dev dirige la Société d'exploitation des tramways (Setram), dont elle est actionnaire à 49%, aux côtés de l'ETUSA (36 %) et de l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA 15 %). Setram est chargée depuis octobre 2012 de l'exploitation, de la préparation à l'exploitation, ainsi que de l'entretien et de la maintenance des réseaux de tramways en Algérie.