En coordination avec les autorités libyennes, l'Algérie a fermé, hier, son ambassade et son consulat général à Tripoli en raison d'une "menace réelle et imminente" visant ses diplomates. En effet, devant la multiplication des attaques visant les représentations diplomatiques de nombreux pays en Libye, l'Algérie a pris les devants, hier, en fermant son ambassade et son consulat général dans la capitale libyenne. Cette décision est intervenue suite à des menaces faisant état d'une attaque terroriste contre les locaux abritant les diplomates algériens. "Suite à des informations certaines sur l'existence d'une menace réelle et imminente ciblant nos diplomates et agents consulaires, il a été décidé, en coordination avec les autorités libyennes, de procéder, à titre préventif et urgent, à la fermeture de notre ambassade et de notre consulat général à Tripoli", a ainsi indiqué hier le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public. La même source a toutefois souligné "le caractère temporaire de cette mesure dictée par les conditions sécuritaires difficiles". Par ailleurs, le communiqué met l'accent sur la "solidarité" de l'Algérie, voisine de la Libye, avec le peuple et les autorités libyennes et réaffirme son "soutien aux efforts consentis pour l'édification de l'Etat de droit et pour l'instauration de la paix et de la sécurité sur l'ensemble du territoire libyen". Une cellule de crise a été installée au ministère algérien des Affaires étrangères pour gérer ce dossier. Il semblerait que la menace contre la représentation diplomatique algérienne en Libye proviendrait de la branche de la mouvance Al-Qaïda dans ce pays. Certaines sources font état de l'évacuation des diplomates algériens en poste à Tripoli, ainsi que de leur famille. Des ressortissants algériens vivant en Libye auraient également été rapatriés dans le cadre d'une opération d'évacuation spéciale. Il y a lieu de rappeler que de nombreuses attaques visant les représentations diplomatiques ont eu lieu en Libye depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi. Plusieurs diplomates ont été enlevés. Le dernier en date a été l'ambassadeur du royaume de Jordanie en Libye, Fawaz al-Aïtan. Il avait été enlevé en avril lors d'une attaque contre son convoi à Tripoli. Le chef de la représentation diplomatique jordanienne n'a été libéré que mardi dernier dans le cadre d'un échange avec la Jordanie qui a remis aux autorités libyennes un djihadiste libyen. La plus spectaculaire des attaques contre des ambassades aura été celle contre les Etats-Unis, qui a été perpétrée contre le consulat américain à Benghazi, en septembre 2012, provoquant la mort de l'ambassadeur Chris Stevens et de trois autres Américains. Cinq diplomates égyptiens ont également été enlevés en janvier et détenus durant deux jours par une milice qui aurait réclamé la libération de son chef arrêté en Egypte. Des groupes extrémistes à l'influence grandissante sont régulièrement accusés d'être derrière ce type d'attaque rarement revendiquée. Les autorités libyennes de transition, qui ne sont pas parvenues à former une police et une armée professionnelles, avaient reconnu, pour la première fois en mars, la présence en Libye de groupes terroristes leur déclarant la guerre et appelant la communauté internationale à l'aide. En fermant hier son ambassade et son consulat général à Tripoli, l'Algérie s'est-elle évité une nouvelle prise d'otages, similaire à celle de Gao, dont les membres du consulat d'Algérie dans cette ville malienne sont toujours détenus par le Mujao ? M. T. Nom Adresse email