Le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et son Premier ministre ont qualifié les rebelles du MNLA de terroristes. Cela au moment où la réunion de haut niveau des pays du Sahel mettait l'accent sur la prochaine étape qui va amorcer le dialogue. Les ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel réunis avant-hier à Bamako, ont appelé les groupes armés à prendre part aux discussions exploratoires engagées à Alger, afin d'apporter leur contribution pour le retour à la paix. Ils ont également réitéré leur soutien aux efforts de l'Algérie qui œuvre à réunir les conditions nécessaires pour la réussite des négociations entre les groupes armés, HCUA, MNLA et MAA, et les autorités maliennes. Les chefs de la diplomatie des pays du Sahel ont considéré qu'il faut consolider les acquis des premières négociations dans la capitale burkinaise, Ouagadougou, qui se sont soldées par la signature d'un accord que le MNLA a estimé plus tard déséquilibré. L'élection d'Ibrahim Boubacar Keita à la tête de l'Etat malien a ressuscité l'espoir d'un règlement de la crise du nord du pays. Cela s'est concrétisé avec la trêve observée par les groupes armés et leur cantonnement, selon un accord tacite de non-agression. Le statu quo et l'intransigeance des groupes armés touareg ont donné un prolongement à la tension et réduit les chances d'une solution durable. Et c'est à partir de là que les pays de la région ont pris l'initiative de la rencontre d'Alger pour débloquer la situation, surtout que des représentants des groupes armés ont affiché une volonté de participer au dialogue auquel a appelé le président IBK qui venait de désigner un ministre de la Réconciliation nationale dans son second gouvernement. Les représentants des pays de la région ont souhaité, au même titre que les groupes rebelles, que l'Algérie entreprenne la médiation entre les deux parties. Un tour préliminaire devrait avoir lieu à Alger et concernera principalement les groupes armés qui devront s'entendre sur une plateforme de revendications avant d'aller vers les négociations avec Bamako. Et comme convenu entre les pays réunis à Alger, ils se sont retrouvés à Bamako pour approfondir leurs consultations pour définir la stratégie et les moyens à mettre en œuvre pour la prochaine étape. Mais alors que les représentants des pays du Sahel ont insisté sur la nécessité d'aller rapidement vers des pourparlers "inclusifs" qui sont "la seule alternative à même de parvenir à une solution définitive de la crise malienne", des incidents graves ont éclaté samedi dans la région de Kidal, au nord du pays. En effet, des éléments armés du MNLA ont attaqué des militaires maliens. Les affrontements se sont soldés par des morts et des blessés de part et d'autre. Le président IBK et son Premier ministre ont qualifié les rebelles du MNLA de terroristes. Cela au moment où la réunion de haut niveau des pays du Sahel mettait l'accent sur la prochaine étape qui va amorcer le dialogue à travers la rencontre exploratoire d'Alger qui doit se tenir dans les prochains jours. C'est à se demander à quoi joue le MNLA qui a pourtant donné son accord pour participer à cette rencontre et pour que les groupes armés du Nord s'unissent pour constituer une force "politique" pour peser dans les négociations. Même si ce groupe adhère aux principes, il n'en demeure pas moins que sa démarche reste confuse et incompréhensible pour les partenaires régionaux. À quoi s'ajoutent ses divergences internes, notamment entre la frange militaire et ses leaders politiques qui n'arrivent pas à s'entendre particulièrement sur qui va représenter la population dans ces pourparlers. Cela dit, cette attaque "injustifiable" peut être révélatrice du manque de sérieux de ce groupe et qu'il pourrait également obéir à un autre agenda qu'il exécute depuis sa création. Ses positions inconstantes et sa recherche de soutiens extrarégionaux loin des pays du champ plaident pour cette thèse, d'autant plus que ses objectifs "non déclarés" et sa démarche échappent à toute lecture ou analyse. Dans ce contexte, comment pourra M. Lamamra, le MAE algérien, désamorcer la situation et convaincre les protagonistes de privilégier l'issue politique ? Les pays du Sahel ont, enfin, réitéré leur soutien à l'initiative de l'Algérie, dont ils saluent les efforts, et ont appelé à étendre ce cadre de concertation aux instances internationales pour se donner toutes les chances de faire aboutir le processus. D B Nom Adresse email