À la gloire de nos aïeux (Alger-Livres éditions), un ouvrage qui traite de la réalité et du vécu, est le premier livre d'Arezki Mensous. Cet ouvrage de 156 pages pourrait constituer un événement médiatique d'envergure par la pertinence de son contenu. Celui-ci portant sur un sujet tant rebattu de la société kabyle mérite qu'on lui marque une pause et une curiosité. Le livre est un régal car il n'est pas facile de raconter de manière objective son vécu sans remuer ses blessures ou tout simplement tomber dans la caricature. À la gloire de nos aïeux est un livre qui nous invite aussi à un voyage philosophique à travers les différents chapitres traités par l'auteur. Un ouvrage qui répond quelque peu à l'injonction d'Epictète : "Ce qui tourmente les hommes, ce n'est pas la réalité mais les opinions qu'ils s'en font". Dans son livre, Arezki Mensous raconte un passé douloureux dans un monde ambigu caractérisé par le besoin permanent de refuge, de sécurité et de recherche d'explication. Il l'explique lui-même ainsi : "C'est un refoulement longtemps enfoui dans ses entrailles". Sa situation d'enfant du divorce –une situation qui influe nécessairement sur le développement de son caractère– l'a très fortement marqué. Une enfance passée auprès de ses grands-parents maternels avec son lot de privations, de manque d'affection parentale, de sensations, de refoulements et de retrait sur soi. L'ouvrage est constitué de 33 chapitres ordonnancés selon le cheminement de la vie de l'auteur, entre autres la présentation de ses aïeux (grands-parents) maternels, la naissance d'Arezki, son destin d'enfant du divorce, sa scolarité (l'école), le microcosme d'Arezki, la fibre politique, l'assemblée du village, Na Fati tisseuse et potière, etc. Dans la synthèse du livre, l'auteur explique les caractéristiques de la loi kabyle "taarfith" qui dénie à la femme le droit à la succession ou à l'héritage : "Pour contourner cette loi, dans une famille qui ne possède pas d'héritier masculin au sein de sa progéniture, le chef de famille se mettait toujours sous la protection du droit français pour pouvoir ainsi léguer ses biens à ses filles. Arezki Nath Ali, son grand-père et son frère n'avaient pas dérogé à cette logique en produisant des actes notariés authentiques d'accès à l'héritage au profit de leurs filles". Arezki rappelle aussi qu'un certain nombre de points litigieux non régis par la loi "thaârfith" sont pris en charge et résolus par la djemaâ du village ou parfois par l'entremise de l'imam en associant la loi coranique : la charia. À la gloire de nos aïeux, est un témoignage réel qui bouscule, sans doute, nos idées préconçues et nous incite à nous interroger, à regarder nos vies différemment, toujours dans le souci d'être plus responsables et heureux. Bio express Né en 1943 à Mékla (Tizi-Ouzou), Arezki Mensous fut cadre de l'education nationale, dans le corps des professeurs d'éducation physique (EPS). Aujourd'hui, à la retraite, il se consacre à la recherche et à l'écriture. Après À la gloire de nos aïeux, publié en 2012, il prépare une biographie d'un authentique bandit d'honneur. C. N. O. Nom Adresse email