Berriane est en ébullition. Nacereddine Hadjadj vient de passer une deuxième nuit dans les locaux du commissariat de la ville après celle du 26 au 27 mai 2014. Plusieurs dizaines de citoyens ont tenu, dans la matinée d'hier, un sit-in devant le tribunal de Berriane, commune située à quelque 45 kilomètres au nord de Ghardaïa pour protester contre l'arrestation de Nacereddine Hadjadj, secrétaire national à l'urbanisme et à l'aménagement du territoire au RCD et ancien président de l'APC de Berriane, qu'ils jugent injuste. Alors qu'un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé, une marche a été improvisée avant de se disperser dans le calme vers 12h30. Quoiqu'aucune information n'ait filtré du tribunal et des services de la police, Nacereddine Hadjadj serait accusé, selon son entourage, d'incendie de véhicule avec cocktail Molotov en date du 24 janvier 2014, lors des échauffourées qu'a connues cette ville. Toutefois, la charge n'étant pas retenue définitivement contre lui par le procureur, ce dernier a remis l'accusé à la police qui l'a reconduit au commissariat où il se trouvait toujours hier dans la matinée. Le procureur a demandé à entendre un témoin, en l'occurrence Mohamed Debbouz, également militant du RCD, convoqué au tribunal hier matin. Après audition de Nacereddine Hadjadj, avant-hier, mardi, par le procureur de la République près le tribunal de Berriane, celui-ci aurait ordonné un complément d'informations, notamment à entendre Me Salah Debbouz, avocat et président de l'aile dissidente de la Ligue algérienne pour la défense de droits de l'Homme (Laddh). Pour rappel, Nacereddine Hadjadj a été interpellé lundi dernier, vers 19h45, par la police, au centre-ville de Berriane, sur la route menant vers Guerrara, à bord de son véhicule, alors qu'il se trouvait en compagnie d'un de ses amis. Selon la même source, Nacereddine Hadjadj, qui croyait faire l'objet d'un contrôle de police routinier, a été finalement surpris lorsqu'il a été informé qu'il devait passer la nuit dans les locaux du commissariat. L'information s'étant répandue telle une traînée de poudre dans la région, et sachant que Nacereddine Hadjadj avait été démis de ses fonctions par le wali de Ghardaïa à l'époque pour être remplacé par un élu d'une autre liste au bout d'une année d'exercice de son mandat électif, les citoyens se disent scandalisés par une telle interpellation qui s'apparente à "un règlement de comptes". En effet, selon le communiqué du parti de Mohcine Belabbas, rendu public, le hic dans cette affaire est que Nacereddine Hadjadj "était à Alger le 24 janvier, au moment des faits qui lui sont reprochés. Il a participé au conseil national de son parti, un conseil durant lequel il a présenté une communication sur la situation dans le M'zab". Tard dans la soirée, il avait pris contact avec les dirigeants de la Ligue des droits de l'Homme pour les alerter sur la tragédie que vivait le M'zab. C'est, au demeurant, chez le président de cette ligue, à Alger, qu'il avait passé la nuit du 24 au 25 janvier, a précisé le communiqué. B A Nom Adresse email