Suite à la convocation du corps électoral pour l'élection présidentielle du 17 avril prochain, la candidature du président Abdelaziz Bouteflika n'est toujours pas confirmée, ni par lui ni par son entourage. En dépit des déclarations du président du conseil national du Rassemblement pour la culture et la Démocratie qui a appelé à boycotter les échéances électorales, le vendredi 24 janvier. Lors d'un rassemblement organisé par les membres du RCD, le président du parti, Mohcin Belabbas, s'est exprimé à propos de la décadence que connaît les institutions nationales, avec des citoyens qui sont totalement indifférents vis-à-vis des élections présidentielles. Il a manifesté son regret sur le déclin des services publics, sur les ressources nationales épuisées, ainsi que l'insécurité, le chômage et le désespoir qui s'élargit rapidement sur tous les plans sociaux. Le secrétaire national à l'urbanisme et à l'aménagement du territoire, M. Hadjadj, a pris l'initiative de présenter son opinion à propos des événements tragiques à la vallée du M'zab, évoquant la responsabilité de l'Etat qui ne laisse pas le champ libre pour les ibadites, afin de ruiner leurs fondements socioculturels. Quant au secrétaire national au mouvement associatif, M. Aït Mimoun, a fait un exposé sur les entraves dressées sur le chemin de la dynamique du mouvement associatif. La loi liberticide adoptée en 2012 est la preuve que toute initiative citoyenne est condamnée. La réunion a pris cours en abordant le désintérêt qui touche la majorité de la population. En ce qui concerne le développement économique, il est bloqué à cause de la saignée des ressources nationales, ce qui empêche toute sorte de perspective. La stratégie d'acquérir les revenus à des fins de prédation sanctionne les générations futures. Quant au progrès sur le plan social, le contraste dans la distribution des revenus interpelle les forces vives de la nation. Le système de formation dirigé de façon à empêcher la croissance d'une élite apte à faire ravir le pouvoir reste inactif en ce qui concerne la maîtrise des technologies que recommande toute participation à la marche de l'Histoire. Sur le plan politique, les institutions déstructurées, dévaluées de leur vocation, sont perdues entre des solutions artificielles. L'Algérie souffre ces quinze dernières années d'un règne sans partage, surtout après le viol de la Constitution en 2008. L'incapacité manifeste du chef de l'Etat à assumer depuis fort longtemps ses fonctions prouve la déchéance du système et appelle à mettre en action une option crédible. Les axes cités sont les plus importants parmi ceux abordés lors du rassemblement par les membres du RCD afin d'appeler au boycott de ce scrutin. En évoquant la région de Ghardaïa en deuil après la tragédie, le parti a présenté ses condoléances aux habitants et a condamné cet acte criminel. Le RCD considère que la mise en place d'une régionalisation conforme aux réalités socio-historiques du pays, intégrant l'altérité et l'ouverture est le meilleur garant à même de faire face à ces dérives. M. Tensaout, le secrétaire national à l'organique, a présenté une communication sur l'état organique, avec un débat sur les amendements sur le règlement intérieur. De nouvelles instructions ont été annoncées lors de la réunion, dont le changement de la composition du secrétariat national, où trois femmes ont accédé à l'exécutif. Pour conclure, le parti appelle au boycott en raison des rumeurs ou des informations pas encore confirmées sur la candidature du président Abdelaziz Bouteflika. D'un point de vue politique, cet appel est venu tôt, du moment que le chef de l'Etat n'a pas encore fait sa déclaration. La preuve que cette opération électorale se joue sur un terrain pas net.