Le quartier de Boudouaia, à Berriane, daïra située à 45 km du chef-lieu de wilaya Ghardaïa, a vécu hier une nuit d'affrontements entre les forces de l'ordre et une bande de jeunes menés par des délinquants notoires. Cinq policiers ont été blessés, alors que sept individus ont été interpellés. Yahia Fehim, wali de Ghardaïa, s'est rendu sur place et a suivi les évènements à partir du siège de la daïra de Berriane, transformée pour la circonstance en QG de crise. Les échauffourées ont débuté vers 3h du matin et ont duré jusqu'au lever du jour d'hier. Qu'est-ce qui a motivé ce déchaînement de violence juvénile ? Nous nous sommes rendus sur le terrain et avons écouté toutes les parties. Tout le monde s'accorde à affirmer que c'est suite au refus essuyé à une demande insistante de certains jeunes loubards de ce quartier, gênés dans leurs petits trafics et beuveries nocturnes, de faire déplacer un véhicule de police en position statique sur le territoire de leurs petites affaires, que les violences ont éclaté. Des jets de pierres et des pneus enflammés ont tout de suite envahi la RN1 que les jeunes ont voulu encore une fois fermer. Peine perdue, les forces de sécurité qui se sont déployées très rapidement l'ont rouverte à la circulation et complètement sécurisée. Néanmoins, un pneu enflammé, lancé de la colline, a fini sa course en plein milieu du marché de fruits et légumes dressé en plein air et a incendié un étal réduit à un amas de cendres. Les stigmates des affrontements (pierres, pneus calcinés et autres objets hétéroclites) étaient encore visibles lors de notre tournée matinale, heureusement circonscrits à un tout petit périmètre de ce quartier populaire. À la sûreté de daïra de Berriane, nous avons rencontré quelques-uns des policiers blessés, dont l'un avait le bras dans un plâtre et l'autre un bandeau autour de sa tête blessée ; mais ils ont refusé de nous relater les circonstances dans lesquelles ils ont été touchés. Nous avons appris que l'un des assaillants arrêtés était en état d'ébriété, l'alcotest ayant révélé 4 grammes d'alcool dans son sang. À l'heure où nous mettons sous presse, les 7 interpellés n'ont pas encore été présentés au procureur de la République près le tribunal de Berriane. Beaucoup de citoyens que nous avons abordés ont exprimé leur soulagement de voir ces voyous neutralisés et espèrent que tous leurs acolytes sernt déférés devant la justice. “Nous voulons juste vivre en paix et en harmonie comme nous avons toujours vécu. Berriane a toujours été une ville conviviale et elle le restera.” L'après-midi, vers 15h, les violences ont repris au même endroit et dans le même quartier. Les forces de sécurité, déjà déployées sur place et sur le qui-vive, ont tout de suite riposté aux lanceurs de pierres par des grenades lacrymogènes. Cette deuxième flambée de violence de la journée serait, selon certaines sources sécuritaires, l'œuvre du reste de la bande de voyous qui ont échappé la matinée aux filets des services de sécurité. L. Kachemad