L'ex-entraîneur national aux Mondiaux de 1986 et de 2010, Rabah Saâdane, revient dans cet entretien qu'il nous accordé hier sur la prestation de la sélection nationale face à l'Arménie et les chances des Verts dans la phase finale de la Coupe du monde au Brésil. Liberté : Quelle analyse faites-vous du match de préparation qu'a livré la sélection nationale face à l'Arménie ? Rabah Saâdane : C'est un bon test pour l'EN, c'est le premier après la reprise de la préparation pour le Mondial. Comme pour tous les matches amicaux, il y a eu du positif et du négatif. L'équipe nationale a livré une meilleure première mi-temps, par rapport à la seconde. Avec une défense basse, notamment dans la récupération du ballon, cela a permis de procéder par des attaques rapides. On a véritablement surpris l'équipe d'Arménie par des actions individuelles de certains joueurs tels que Brahimi et Mahrez et même Ghilas qui étaient rapides en utilisant les espaces qu'il fallait. A mon avis, c'est le dispositif qui sied le mieux à notre équipe nationale, en plus il y avait de l'efficacité devant les buts. C'est plus que bon pour le moral des joueurs. Beaucoup de gens ont été surpris par le onze de départ qu'a choisi Halilhodzic face à l'Arménie, qui était complètement différent de ce qu'on a l'habitude de voir. Etait-ce le cas pour vous ? Il faut d'abord savoir que Halilhodzic est le maître à bord, et le choix est fait par rapport à des paramètres propres à lui. Il faut dire que l'EN n'a pas disputé beaucoup de matches amicaux auparavant, ce qui a poussé peut-être Vahid à continuer ses tests au moment où tout le monde s'attendait à voir l'équipe type avec deux à trois variantes, face à l'Arménie. A mon avis, l'entraîneur national est en train d'évaluer son groupe avant de trancher. C'est-à-dire que l'équipe-type n'est pas encore dégagée, et il faut attendre éventuellement le prochain match face à la Roumanie pour trancher. Vous avez parlé de l'aspect individuel positif que certains joueurs ont fait valoir lors de cette joute amicale. Brahimi et Mahrez sortent du lot, n'est-ce pas ? D'une manière générale, l'équipe nationale actuellement recèle un énorme potentiel individuel. Simplement, nous avons besoin d'une équipe-type avec de la confiance, de la cohésion et de la stabilité. Il nous reste 20 jours pour régler tout cela. Pour Brahimi, cela fait longtemps qu'on en parle, mais il n'a peut-être pas eu sa chance convenablement jusqu'à présent. Brahimi était déterminant toute la saison avec son club de Grenade. Nous ne l'avons peut-être pas trop utilisé parce qu'il ne rentre pas dans le schéma du coach. C'est une question qui doit être posée à l'entraîneur national. Donc on doit s'attendre à une équipe-type qui disputera les matchs de la Coupe du monde lors de la prochaine sortie des Verts face à la Roumanie ? Je ne peux pas vous le dire, c'est à l'entraîneur de voir. On ne peut pas être à sa place. Ce qu'on comprend aujourd'hui, c'est que les choses ne sont pas encore réglées. En défense et à titre d'exemple, on ne sait pas qui va jouer dans l'axe. En général, il y a une concurrence à tous les postes, et l'entraîneur n'a pas décidé encore. Selon vous et par rapport au match de samedi, les joueurs sont-ils prêts pour une phase finale de la Coupe du monde ? Si on juge par rapport à la première mi-temps que les joueurs ont fournie, je dirais que c'est bon, mais vu le nombre de changements qu'il y a eu dans l'équipe en seconde mi-temps, on ne peut pas dire quoi que ce soit. Sur le plan physique par exemple, on ne peut pas savoir, puisqu'il y a eu beaucoup de changements, la seconde mi-temps a complètement chamboulé la donne. C'est difficile d'évaluer dans ce genre de situations. Contrairement au compartiment offensif des Verts, on a senti que le compartiment défensif était plus ou moins fébrile, qu'en pensez-vous ? Je trouve que l'entraîneur national a choisi une option défensive claire, une défense basse avec un marquage strict dans la zone avec des consignes pour les latéraux qui ne doivent intervenir que lors des contre-attaques. A partir de là, le choix des joueurs n'est certes pas encore clair, ça se fera certainement après le match de la Roumanie. Vous confirmez donc qu'il est difficile d'écarter un joueur en ce moment ? Je dirais qu'il faut aller vite vers le choix et ne pas attendre la dernière minute. Avec les 15 jours qu'ils ont passés à Sidi Moussa, normalement le choix est déjà fait. Le second match de ce mercredi face à la Roumanie sera-t-il celui de la grande répétition avant la Coupe du monde ? Je ne pense pas. J'avais déjà dit que l'idéal aurait été d'aligner l'équipe-type dès ces deux matches amicaux, avec des variantes tactiques. Ce n'est pas le cas, parce qu'il y a beaucoup de concurrence dans le groupe et des choix à faire. On dit que l'Arménie n'est pas l'adversaire qu'il nous fallait pour préparer la Coupe du monde, qu'en pensez-vous ? A ce stade de la compétition, quel que soit l'adversaire, il faut surtout tirer les bonnes leçons. C'est vrai que l'Arménie n'est pas le Brésil, ni l'Espagne ou le Mexique, mais il reste un bon test à ce stade-là. Il y aura dans quelques jours la Roumanie qui est, à mon avis, plus costaude, la qualité du test sera bien meilleure. Nom Adresse email
