La conférence nationale pour la transition démocratique annoncée pour le 10 juin ne se tiendra pas finalement dans le lieu initialement prévu, soit l'hôtel Hilton. Et pour cause, la direction dudit hôtel s'est rétractée à la dernière minute, et ce, en dépit de son accord de principe donné, dans un premier temps, à la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (CNLTD). Les membres de cette dernière, qui se sont réunis hier, dénoncent avec force ce comportement pour le moins incompréhensible de la direction du Hilton. Dans un communiqué sanctionnant cette réunion, la CNLTD, composée des cinq partis (RCD, MSP, Jil-Djadid, Ennahda et FJD) et de l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, a apporté la preuve qu'un accord de principe lui avait été donné, depuis le 21 mai dernier, par la direction de cet établissement privé. Mais le 2 juin dernier, lorsque les représentants de la CNLTD ont voulu confirmer la réservation de la salle des conférences pour le 10 juin, la même direction leur a signifié, contre toute attente, qu'elle aurait déjà affecté ladite salle à un autre client ! La direction du Hilton aurait-elle été instruite d'opposer un refus à ces partis d'opposition dont l'objectif est de provoquer un changement politique ? Si cette thèse est, semble-t-il, plausible, les représentants de la CNLTD, eux, préfèrent pour l'instant, du moins dans leur communiqué d'hier, dénoncer la seule direction de l'hôtel. En dépit de tout ce qui a été dit et rapporté par la presse à ce sujet, ce refus ne semble pas affecter outre mesure le moral des membres de la CNLTD, qui maintiennent la date du 10 pour la tenue de la conférence nationale pour la transition démocratique. "La CNLTD confirme la tenue de la conférence le 10 juin dans tous les cas", précise-t-on dans le même communiqué, selon lequel "un lieu serait déjà trouvé". Selon des sources proches de la CNLTD, tout porte à croire que la conférence se tiendra à l'hôtel Mazafran de Zéralda, à l'ouest d'Alger. Sur le tollé soulevé par cette désormais "affaire Hilton-CNLTD", le porte-parole du parti Jil-Djadid, Sofiane Sekhri, juge que cela confirme "la grandeur de cet évènement très appréhendé par les pouvoirs publics". De son avis, le refus opposé par la direction de l'hôtel Hilton n'est qu'un "faux prétexte" qui répondrait à des "instructions" occultes dont l'objectif, souligne-t-il, est "de nous embrouiller". Cela exprime, dit-il, la "panique" du pouvoir. Même son de cloche chez le chargé de communication du MSP, Zinedine Tebbal, qui, lui aussi, souligne "avoir senti cette manœuvre venir de la part des pouvoirs publics". La wilaya d'Alger a, pour sa part, tenu à rendre publique, hier, une mise au point dans laquelle elle apporte un "démenti catégorique" aux propos de Soufiane Djilali, rapportés dans la presse et accusant le ministère de l'Intérieur et les autorités locales d'avoir "retardé la délivrance de l'autorisation" de la réunion de la CNLTD à l'hôtel Hilton. "La wilaya d'Alger apporte un démenti catégorique à ce sujet, pour la simple raison que Sofiane Djilali, président de Jil-Djadid, n'a pas, jusqu'à l'heure actuelle, déposé de demande relative à cette réunion publique auprès des services de la wilaya", écrit la wilaya d'Alger. La CNLTD a déjà adressé des invitations à plusieurs autres partis de différentes obédiences, à des personnalités politiques et à des représentants de la société civile. F. A. Nom Adresse email