Tout récemment, un professeur d'oncologie du CPMC d'Alger regrettait, à partir d'Oran, que les "décisions politiques" de réaliser des centres de radiothérapie dans certaines wilayas aient plutôt répondu aux caprices de certains députés, loin des bases de données épidémiologiques. Alors que l'EHU 1er-Novembre1954 avait été conçu pour devenir un établissement de pointe, avec pour mission d'assurer des soins de qualité dans des spécialités chirurgicales complexes afin de réduire les transferts à l'étranger, dans la pratique l'établissement se voit confronté à une autre réalité. Et celle-ci est née des besoins et des demandes de soins émanant d'une population toujours plus importante en quête de prise en charge de qualité, au point où, aujourd'hui, plane sur l'EHU l'un des maux du "vieux CHUO" : la saturation des services et des évacuations régionales. En effet, le CHUO souffre encore aujourd'hui du phénomène des transferts de soins souvent intempestifs émanant de tout l'ouest du pays, une saturation des UMC sollicitées parfois pour des besoins de soins qui n'ont pas systématiquement de caractère urgent, laissant entendre l'absence de fonctionnement de structures intermédiaires, sans oublier les spécialités comme la gynécologie obstétrique toujours très sollicitée. Cette tendance qui interpelle est perceptible dans le bilan des activités de l'EHU pour le premier trimestre de l'année 2014. Ainsi, une première analyse montre que, là encore, les services connaissant déjà le taux moyen d'occupation (TMO) le plus important sont la gynécologie obstétrique avec 56,85% et 802 actes opératoires, l'urologie avec un taux d'occupation de 55,48% pour 211 actes opératoires. Il y a surtout les UMC qui plafonnent à 92,19% de TMO et 943 actes opératoires. Puis, d'autres spécialités comme par exemple la chirurgie thoracique qui, là aussi, a atteint un TMO de 59,66% et 125 actes opératoires. D'autres services qui, certes, ont un TMO élevé, mais point d'actes opératoires comme la médecine interne, la néphrologie... Cette situation provoque des lectures à différents niveaux et qui, du coup, interpellent les pouvoirs publics. Dans un premier temps, il s'agit bien du manque d'établissements de soins publics, doublé d'une inégalité régionale. La demande et les besoins de santé avec les évolutions de la société, le vieillissement sont toujours importantes et se chevauchent. Tout cela est à rapprocher de l'élaboration d'une carte sanitaire, une carte qui ne pourra être établie sans une connaissance profonde et scientifique des besoins de santé à partir d'études épidémiologiques sérieuses et non de décisions administratives. Tout récemment, un professeur d'oncologie du CPM d'Alger regrettait, à partir d'Oran, que les "décisions politiques" de réaliser des centres de radiothérapie dans certaines wilayas aient plutôt répondu aux caprices de certains députés, loin des bases de données épidémiologiques. Tout un symbole du mal de la santé en Algérie. D. L. Nom Adresse email