"La conception actuelle du DH s'avère trop restrictive car insuffisamment inclusive", relèvent les experts du Cnes. De plus en plus, la notion du développement humain (DH) est associée à celle du bien-être. Les indicateurs du DH, utilisés de nos jours, ne rendent plus compte, cependant, des niveaux et des conditions de vie tels que perçus par les populations. Ce constat est établi par les experts du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) après avoir finalisé d'innombrables rapports sur le DH de par le monde. Les indices du DH tels que l'espérance de vie, la santé, le taux d'alphabétisation, le taux de scolarisation, le produit intérieur brut par habitant, calculés sur le plan national ne peuvent plus montrer les disparités au niveau infranational (régional). Or, le développement local est devenu une préoccupation majeure de toute politique de développement. Les spécialistes du Conseil national économique et social (Cnes) lancent de ce fait le débat sur les possibilités d'une désagrégation adéquate de ces indices au niveau des territoires de sorte à prendre la pleine mesure de l'impact des politiques publiques préconisées pour ces espaces. Le Cnes ne cache pas la difficulté d'une telle opération. La notion du revenu national brut (RNB), pour ne citer que cet exemple, reste, aux yeux de ces experts, difficile à appliquer au niveau territorial. "En ce qui concerne la mesure des inégalités, la référence aux déciles (calcul) et aux générations est-elle significative et possible au sein des territoires et entre eux ? De nouveaux indicateurs ne doivent-ils pas être pris en considération comme l'accès à l'emploi, et au logement, les raccordements à l'eau et l'électricité, l'assainissement, voire toute action définissant l'utilité publique ?" Ce sont autant de sujets que débattront les participants au symposium international qu'organise aujourd'hui et demain le Cnes en partenariat avec le Pnud au Palais des nations. Outre les délégations du Cnes, des représentants des experts du bureau du rapport sur le développement humain (HDRO) et des diverses institutions du Système des Nations unies ayant vocation à intervenir dans l'élaboration des indices du développement humain prendront par au symposium. Cette rencontre vise particulièrement à "susciter une plus grande synergie entre les parties prenantes dans l'évaluation du DH, tant au niveau national qu'au niveau international, dans une perspective de parachèvement des OMD et de leur transmutation en objectifs du développement durable (ODD) dans l'agenda post-2015", expliquent les organisateurs au cours d'une conférence tenue hier à la résidence El-Mithaq. En dépit de sa continuité sur un quart de siècle et les efforts d'adaptation, la "conception actuelle du DH s'avère trop restrictive car insuffisamment inclusive", relèvent les experts du Cnes. Le symposium se veut ainsi une initiative pour débattre de l'opportunité de renouveler la conception du DH avec les représentants des autres pays invités tels que le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, la Libye et le Mali, qui exposeront leurs diverses expériences dans le domaine. B. K. Nom Adresse email