Le monde est devenu fou ! Au nom d'Allah, Allah islamique, tout ce qui nous entoure est devenu hystérique ! Enfants, les grands nous ont enseigné que Dieu habite le ciel. Je fixe ce ciel au-dessus de ma tête et je ne trouve rien. Rien ! vide. Néant. Nous sommes nus. À découvert. C'est pénible de se sentir dans la solitude muette, sans compagnon. Ni divin. Ni humain. Sans tendresse. Le monde est cruel ! De Baghdad, passant par Damas, Khartoum, Paris des djihadistes, Londres des harangueurs fanatiques, Nigeria des Boko Harem, Washington des vendeurs d'armes... la folie hystérique ou l'hystérie folle n'a qu'un seul mot d'ordre : Allah Akbar ! "Allah Akbar", par excellence, est l'expression symbole de l'islam et des musulmans ! Tous genres de musulmans, les sunnites, les chiites, les opportunistes, les malikites, le hanafites, ceux de Daech (l'Etat islamique en Irak et au Levant), ceux d'Al Qaïda s'endorment et se réveillent, se marient et se divorcent, tuent et se tuent, égorgent et dansent, voyagent et retournent... avec un seul mot d'ordre : "Allah Akbar". Même Saddam Hussein n'a pas oublié d'écrire son "Allah Akbar" sur le drapeau national ! Le monde est absurde ! Jadis "Allah Akbar" se disait pour exprimer l'admiration pour une jolie femme. Aujourd'hui, "Allah Akbar" se dit pour lapider une jeune amante ou aimante. Dans un monde d'obsédés : amour est synonyme de fornication ! Jadis les amoureux apaisent leur souffrance dans "Allah Akbar" aujourd'hui, les amoureux sont exécutés, pendus sous les "Allah Akbar". Jadis "Allah Akbar" se disait en écoutant un beau poème d'un Bechar Ibn Burd, d'Abou Nouas, d'El Maâri ou d'El Hallaj... aujourd'hui, elle est hurlée pour violer une fille, une écolière. Jadis, "Allah Akbar" se disait pour exprimer sa fascination devant le sourire d'un bébé, aujourd'hui elle est dite en enlevant une dizaine de fillettes afin de les vendre dans un marché de bétail. Le monde est hystérique, jadis "Allah Akbar" se prononçait pour révéler le sentiment d'attrait vis-à-vis d'une rose, installée sur sa branche d'un rosier, paisiblement adossé au mur de clôture, aujourd'hui, "Allah Akbar" est dite en émettant une fatwa interdisant d'offrir une rose à un malade. La yadjouz ! Le monde est fou ! Jadis "Allah Akbar" se disait en regardant un bel édifice, un monument qui témoigne le courage et l'humanisme de l'homme, aujourd'hui sous les appels d'"Allah Akbar" on massacre le patrimoine universel à Tombouctou, en Afghanistan, en Syrie, en Irak... Jadis "Allah Akbar" habite les belles chansons d'Oum Kalthoum, de Mohamed Abdelwahab, de Cheikh El Hasnaoui, de Rénette l'Oranaise, de Fayrouz, de Nazem Al Ghazali... aujourd'hui sous les cris d'"Allah Akbar", les fanatiques sur la place publique, en spectacle filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, cassent les luths et les tambours. La yadjouz ! Jadis, l'appel à la prière se faisait dans "Allah Akbar" de spiritualité, de méditation et de miel, aujourd'hui, cette même expression "Allah Akbar", dans les bouches des nouveaux muezzins, arrive à nos oreilles et à nos cœurs, violente et agressive. Dans un monde où la raison est bannie la spiritualité est violée. Et je lis Kafka, Haruki Murakami, Paul Auster, Mahmoud Darwich, Gabo... et je dis : "Allah Akbar" ! A. Z. [email protected] Nom Adresse email