Il pourrait arriver que les contraintes imposées aux institutions réglementées, les banques et les assurances, conduisent à la migration des activités bancaires vers le "shadow banking", une sorte de "finance de l'ombre". La Banque d'Algérie a élaboré trois nouveaux règlements, "qui représentent une refonte du cadre prudentiel", a annoncé, hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohammed Laksaci, lors d'une rencontre animée par Christian Durand, directeur général adjoint à la Direction générale des études et des relations internationales, Banque de France, à l'hôtel El-Djazaïr (Alger) sur "l'impact de la crise financière et économique internationale". Le gouverneur de la Banque d'Algérie a précisé que ces nouveaux règlements n'ont pas été encore publiés. M. Laksaci a surtout insisté sur la stabilité macroéconomique et financière que connaît l'Algérie depuis l'année 2000 et qui a renforcé le degré de résilience de l'économie nationale face à ce choc externe. En effet, la stabilité renforcée du cadre macroéconomique, l'important niveau des réserves de changes et la forte réduction de la dette extérieure ont permis à l'économie algérienne de faire face sereinement aux effets de la crise financière internationale et de la dégradation marquée de la situation économique mondiale. Par ailleurs, et à titre de précaution, les autorités ont mis en place un train de mesures. Les amendements de 2008 ont porté le niveau minimal de fonds propres à détenir par les banques de 2,5 milliards de dinars à 10 milliards de dinars ; le niveau minimal de fonds propres exigé des institutions de crédit non bancaires a été relevé, lui aussi. Ce sont les premières mesures d'un renforcement du cadre de stabilité financière. Par ailleurs, les missions de la Banque d'Algérie en termes de supervision et de contrôle bancaire ont été renforcées dans le cadre de ses nouvelles prérogatives en matière de stabilité financière. Enfin, le cadre prudentiel a été renforcé en 2011 par de nouvelles réglementations portant sur le contrôle interne et la gestion des risques, ainsi que sur le risque de liquidité. M. Christian Durand a évoqué, dans sa conférence devant les cadres de la Banque d'Algérie, des banques et du ministère des Finances, les risques auxquels est exposé le système global international, six ans après le déclenchement de la crise financière et la mise en place, au niveau international et national, des réformes très importantes qui ont modifié complètement le paysage qui prévalait en 2007. "Le système financier de 2007 n'existe plus", soutient M. Durand, citant les réformes qui ont été mises en place, après le sommet du G20, de Pittsburg. Le conférencier estime qu'il pourrait arriver que les contraintes imposées aux institutions réglementées, les banques et les assurances, conduisent à la migration des activités bancaires vers le "shadow banking", une sorte de "finance de l'ombre". Le mouvement est déjà bien engagé. Selon M. Durand les efforts qui ont été faits pour réformer le système financier international "n'ont pas été assez équilibrés". L'économie globale, également, est confrontée à un problème de transition. M. Durand évoque un contexte de remonter des taux d'intérêts. Une bonne nouvelle pour l'Algérie, qui verra ses placements plus rentables. M. R. Nom Adresse email