Liberté : Le FMI pronostique une baisse des prix du pétrole à court et moyen termes. Quel crédit accorder à ces prévisions ? Dr Mourad Preure : Permettez-moi de douter de la fiabilité des prévisions du FMI dont l'expérience nous a montré par le passé le peu de fiabilité. Pour le reste, disons déjà que l'intérêt à court terme de telles anticipations est qu'elles fragilisent les positions de négociation des producteurs et peuvent provoquer un effet de panique salutaire aux compagnies internationales dans leurs efforts de pénétrer dans l'amont des pays producteurs encore réticents. Non, pour ma part, je ne vois pas un effondrement des prix à terme pour un ensemble de raisons. Les prix pétroliers sont, à mon avis, travaillés par une série de tendances, parfois convergentes, parfois divergentes. La tendance lourde, de long terme, est sans conteste haussière et anticipe un épuisement des réserves et un puissant retour vers le pétrole OPEC dès 2030, peut-être même dès 2020 selon nos prévisions. Quelle que soit sa vigueur, il ne fait aucun doute que la révolution des huiles non conventionnelles aux Etats-Unis sera de courte durée, entre 10 et 20 ans dans le meilleur des cas. Dès lors, cette tendance haussière de long terme place les prix structurellement au-delà des 100 dollars le baril. Des tendances et signaux de court terme peuvent selon les cas soit amplifier, soit neutraliser cette tendance, je pense à la crise économique qui a ralenti la demande, à la production des huiles de roche mère notamment qui pèsent fortement sur les prix. Mais si l'on pense au fait que 43 Chinois et 12 Indiens sur 1000 ont une automobile contre 610 Américains et 444 Européens sur 1000. Que dans les hypothèses les plus conservatrices le parc automobile mondial passera de 897 millions d'automobiles en 2010 à 1875 millions en 2030, cela alors que le secteur des transports représente près de 60% de la demande pétrolière, on a des raisons d'être inquiet, en effet. Car le modèle de consommation occidental n'est pas généralisable à la planète ni n'est soutenable sur le plan des ressources et considérant l'environnement. D'ici 2035, il va falloir trouver 55 Mbj dans de nouveaux gisements, soit quatre fois la production saoudienne pour seulement remplacer l'épuisement des gisements en exploitation. Or le baril sera de plus complexe à produire et de plus en plus technologique et donc de plus en plus coûteux. Cette orientation haussière de long terme est soutenue par la pression sur les coûts, de plus en plus forte. Les coûts d'exploration et de production augmentent plus vite que le prix du baril. Nous sommes dans un cycle haussier dont ne profite malheureusement pas l'Algérie, il faut le noter. Cette réalité est brouillée par une euphorie de l'abondance des réserves que je trouve suspecte, car l'ampleur des découvertes ne couvre jamais plus que 1 à 2% des réserves mondiales, la planète consomme 6 barils quand elle n'en découvre qu'un seul. Mais au-delà des fondamentaux, la spéculation et la prime géopolitique jouent un rôle important dans la formation des prix. Le prix est psychologique, il ne faut pas l'oublier. Il se forme dans la tête des traders et n'est malheureusement pas révélateur des tendances à l'œuvre. Du fait de ce conflit entre tendances, il est fortement volatil et imprévisible. Le prix est en outre sensible aux risques géopolitiques, car la marge de sécurité, incarnée par la capacité de production inutilisée de l'OPEC (3 Mbj, soit moins que 4% de l'offre mondiale) est très réduite. Le marché est quasiment à flux tendus. Tant que la marge de manœuvre restera limitée et les risques politiques élevés, le marché sera sous pression et très volatil. Mais quoi qu'il en soit, le prix se définit déjà à partir du coût marginal de production qui est entre 80 et 100 $ le baril. On ne peut rien contre ça. La moyenne du Brent en 2013 a été 108 dollars contre 111 en 2011 et 2012. Les pressions baissières ont été corrigées en 2013 par les risques politiques (Iran, Syrie). Elles devraient encore l'être en 2014 par ces mêmes risques, puisque ce que l'on a pompeusement appelé "Printemps arabe" et stimulé de manière irresponsable de l'extérieur a activé un puissant arc d'instabilité qui va du Maghreb au Bosphore, menaçant de se prolonger jusqu'à l'océan Indien. Les risques géopolitiques vont être encore plus virulents, embrassant les zones de production mais aussi les routes stratégiques (Ormuz et Suez) avec un fort risque de diffusion de l'instabilité. Ceci dit, les signaux concernant la reprise économique de la zone OCDE sont relativement encourageants, 2% de croissance de la demande sont attendus en 2014, alors que la croissance mondiale serait de 3,6%. Mais la croissance des pays émergents, loin des croissances à 2 chiffres déjà connues, reste fragile. Les huiles non conventionnelles, dont le potentiel d'augmentation de l'offre serait de 1,8 Mbj, soit bien au-dessus de l'accroissement de la demande (1 Mbj), devraient en théorie induire une détente... à condition que les risques géopolitiques ne s'en mêlent pas. Les huiles de schiste US ont pesé sur les prix. Leur production a progressé de 3 Mbj depuis 2007, soit l'équivalent de la production iranienne ou irakienne. Les Etats-Unis dépasseront les 11,3 Mbj de production en comptant le bio-éthanol. Si les prévisions de hausse de l'offre en huiles non conventionnelles se confirment, l'OPEC devra contenir sa production, au moment où l'embargo sur l'Iran prendrait fin, où l'Irak et la Libye reviendraient en force sur le marché. Près de 2,5 à 3 Mbj peuvent arriver sur le marché (Libye 1,2 Mbj, Irak 0,3 Mbj et Iran de 1 à 3,6 Mbj). L'OPEC maintient sa prévision de demande pour 2014 à 91,15 Mbj (+1,14 Mbj) ou 1,3% portée essentiellement par les pays émergents dont la Chine qui verrait sa demande dépasser les 10 Mbj. La production OPEC est de 29,59 Mbj en avril avec une production libyenne de 238 000 bj contre une capacité de 1,4 Mbj. En conclusion, selon moi, les prix devraient évoluer dans une fourchette entre 100 et 120 $ le baril. Pensez-vous que l'Algérie est à même de saisir l'opportunité d'une reprise de la demande gazière prévue en 2016 ? La réponse est non, malheureusement. Notre pays a accumulé du retard et engendré des distorsions dans son industrie pétrolière et gazière qu'il est difficile de résorber à court terme. Les dirigeants du secteur de l'énergie ont de manière irresponsable, durant une décennie, arrêté le développement gazier et touché à une législation minière par ailleurs unanimement reconnue comme attractive, opératoire et en laquelle l'industrie pétrolière avait une grande confiance. Ils ont aussi violé le modèle technologique de management du gisement de Hassi R'mel en réduisant la part du gaz réinjecté dans le gisement pour maintenir la pression, ce qui a altéré gravement le gisement et provoqué son déclin avancé. Dans le même temps, ils ont engagé des projets fortement consommateurs de gaz, autant dans la génération électrique que surtout dans la pétrochimie. L'effet de ciseaux entre la courbe de demande domestique qui s'est emballée et la courbe d'offre qui fléchit tendanciellement risque de compromettre nos capacités d'exportation dans moins d'une décennie. Cela, alors que, je le souligne, le sous-sol algérien, largement sous-exploré, est encore riche en hydrocarbures et nous réserve de bonnes surprises. La triste réalité est que, au moment où nos débouchés gaziers en Europe sont menacés par de nouveaux entrants, Qatar, Egypte, Nigeria, demain les Etats-Unis puissamment et l'Afrique de l'Est, mais aussi par l'agressivité russe, nous n'avons pas dans l'immédiat de volumes pour défendre nos parts de marché. La consommation gazière européenne a reculé de 10% en 2011, 2% en 2012 et à nouveau 1,4% en 2013. Elle devrait stagner cette année. Les importations se sont fortement réduites. La position des fournisseurs a sensiblement évolué. La Russie, atteignant 27%, et la Norvège 23% ont renforcé leur position, l'Algérie a maintenu la sienne avec 8% (elle était de 10% la décennie écoulée). Le Qatar a vu sa progression sur ce marché stoppée, il passe de 6% à 4%. Mais l'Europe accroît sa dépendance gazière qui atteindrait 80% en 2030. Alors que les réserves mondiales de gaz naturel ont connu un accroissement de 15% les dix dernières années, les réserves gazières européennes ont connu un fort déclin structurel. 36% de baisse au total avec un déclin annuel de 4,3%. Les Etats-Unis se préparent à être un acteur gazier majeur sur le marché européen, faisant du bassin atlantique une zone d'arbitrage. 4 usines de liquéfaction pour un volume de 50 Mta ont obtenu leur accord aux Etats-Unis. En Europe, les prix du gaz sont sous tension, car il n'y a pas de contrainte d'offre et que surtout le prix du gaz est deux fois plus élevé que le charbon. Le marché européen est attractif pour le gaz américain, ainsi que le marché asiatique accessible depuis la côte pacifique. Les prix divergent fortement : en Asie ils sont de 16 $ Mbtu, en Europe les prix indexés sont de 12 $ Mbtu et indexés 11 $ (2 fois plus cher que le charbon), aux Etats-Unis 3,5 à 4 $ le Mbtu, 3 fois moins élevé qu'aux Etats-Unis. L'arrangement récent Gazprom-Eni risque-t-il de remettre en cause les contrats long terme dits take or pay ? Le marché gazier européen s'est déréglementé, libéralisé. La conséquence est la coexistence sur ce même marché des contrats de long terme avec des transactions de court terme, spot. Le client de Sonatrach, GDF-Suez, ENI, Enagas par exemple, pour vendre le gaz acheté à Sonatrach à un client final, un industriel par exemple, doit le vendre à un prix que ce client consent à payer. Mais si ce client trouve du gaz, venant du Qatar par exemple, sur le marché à meilleur prix, il choisira ce gaz et laissera le client de Sonatrach avec son gaz sur les bras. Dans la mesure où vous avez sur un marché une coexistence de court terme et de long terme, le court terme finit par orienter le marché. Ainsi, le client revient vers le fournisseur, au besoin avec le secours d'une action d'arbitrage pour réduire les volumes enlevés et lui imposer de facturer ses volumes ou une partie sensible de ceux-ci avec les prix du marché spot. Voilà ce qui s'est passé. Et Gazprom a ouvert la voie en acceptant de facturer jusqu'à 15% de ses volumes sur les prix spot. Mais dans ces conditions, le fournisseur prend en charge tous les risques, volume et marché. Il investit des milliards de dollars pour développer une chaîne gazière sans savoir à quel prix il vendra son gaz. Il risque de ne plus investir et l'Europe manquer de gaz. L'Europe, je dois dire, joue un jeu dangereux. J'ai déjà montré la précarité de ses approvisionnements gaziers. Et elle a intérêt à reconsidérer son approche. Car il s'agit d'une industrie de long terme, et la soumettre aux aléas du marché représente un gros risque. Je préconise pour notre pays une intégration croisée, soit l'accès de Sonatrach au client final européen, à la distribution e à la génération électrique, pour pouvoir vendre des molécules de gaz et de kilowattheures, accéder aux marges aval qui sont les plus rémunératrices, et maitriser le risque prix. Ce faisant, fournisseur historique de l'Europe, elle se met en position offensive par rapport aux nouveaux entrants qui apparaitront alors comme des opportunités, non plus comme des menaces. Je pense que notre diplomatie économique doit résolument travailler dans ce sens. Comment voyez- vous la transition énergétique en Algérie? ( Quels seront les principaux ingrédients du mix énergétique algérien entre 2020 - 2040) L'Algérie doit se fixer des objectifs visionnaires, symboliques très forts, à savoir devenir un leader mondial dans les renouvelables. Nous avons un ensoleillement exceptionnel et des ressources en gaz. Nous sommes proches de l'Europe et pouvons constituer une puissante base industrielle et technologique qui soutiendrait la reprise européenne. A condition que les Européens, du Sud particulièrement, prennent conscience du potentiel que représente notre pays et de son poids géostratégique. J'ai montré plus haut les différences de coût de l'énergie entre les Etats-Unis, l'Europe et je Japon. A titre d'exemple, le consommateur industriel européen ou japonais pays son électricité le double de ce que paye l'Américain. Vous avez vite compris combien l'industrie américaine, particulièrement des les activités énergétivores, peut être plus compétitive, influençant d'autre part les décisions d'investissement. L'énergie est un puissant stimulant de la croissance économique, la reprise américaine nous le montre aisément. En combinant la présence de ressources gazières et l'ensoleillement exceptionnel de notre pays nous pouvons être le moteur d'une filière d'avenir dans l'énergie solaire, soit les centrales hybrides solaire-gaz. Il nous manque l'ambition stratégique car, considérant l'énergie, nous nous voyons surtout comme exportateurs, jamais comme acteur, et je m'en désole. Il nous faut impulser un développement scientifique et technologique dans les renouvelables, engageant nos énergéticiens, cela va de soi, mais aussi et surtout nos PME, publiques et privées, nos universités et notre recherche. Le partenariat international doit jouer un rôle important. L'industrie européenne du renouvelable est aujourd'hui sinistrée et en besoin d'ouvertures stratégiques que notre pays peut lui offrir. De même, il faut engager une politique résolue d'acquisitions d'actifs industriels à l'étranger pour rattraper le retard et atteindre la taille critique. La transition énergétique est aujourd'hui une réalité dans le monde qui passe d'un modèle de consommation dominé à 80% par les fossiles vers un modèle non carboné, non fossile qu'il devrait atteindre en 2050. Le mix énergétique national doit évidemment se mettre à jour et comporter une part dominante de renouvelables, au moins dans le mix électrique, alors que souvent chez nous le pic de consommation correspond au pic d'ensoleillement. La consommation électrique des pays du Sud méditerranéen sera multipliée par trois d'ici 2030. Selon nos prévisions, en imaginant des voies ferrées électrifiées reliant le grand sud au nord, des mégapoles dans le grand sud, toutes aussi nécessaires les unes que les autres, notre consommation électrique serait multipliée par 4 à 5. Les fossiles ne peuvent pas répondre à ces besoins. Il est donc stratégique de nous tourner résolument vers les renouvelables et nous préparer au nucléaire en y engageant dès maintenant nos universités en coordination avec nos énergéticiens. Que retenez- vous de la polémique sur le gaz de schiste? Vous savez, en Algérie nous avons la fâcheuse habitude de politiser, d'idéologiser à l'excès les questions économiques, voire ici techniques. Comme dirait Shakespeare, beaucoup de bruit pour rien. Les gens de Sonatrach et du secteur de l'énergie ne sont pas des inconscients ni ne sont moins patriotes que ceux qui se mobilisent (légitimement, je dois dire) sur cette question. Je leur reproche pourtant une communication insuffisante et souvent inadaptée sur la question. Les réserves techniquement récupérables de gaz de schistes dans le monde seraient de 207 Tcm, sensiblement au même niveau que les réserves de gaz conventionnel. Je vous le dis tout de suite, je trouve ses proportions farfelues. Il ya beaucoup d'intox ici. La seule expérience que nous avons c'est les Etats Unis où les schistes représentent 40% de la production américaine et, par ce fait, près de 8% de l'offre mondiale. Mais les coûts sont très élevés (5 à 6 $ le million de Btu alors que le prix est de 3.4 $). C'est la richesse en liquide qui justifie la production alors que les producteurs sont emportés dans une bulle spéculative. Ils s'endettent pour produire et produisent pour payer leurs dettes. Ce qui sauverait les schistes américains c'est l'ouverture des marchés européens et asiatiques. Ce faisant les schistes bouleverseront les règles du jeu gazier et imposeront un prix déconnecté du pétrole. C'est une menace pour nous en Europe. Ceci étant dit, cette industrie est stratégique et il ne faut pas la négliger. Il serait irresponsable pour Sonatrach de ne pas s'y intéresser car les hydrocarbures non conventionnels bouleverseront l'offre mondiale de pétrole et de gaz dans les décennies à venir. Le fait que l'on dispose de ressources conséquentes doit nous inciter à adopter une position de veille technologique active. Il faut que nous entrions dans les non conventionnels par Sonatrach, entrainant universités et PME nationales, qui doit s'investir dans les technologies de rupture qui remplaceront la fracturation hydraulique, acquérir des entreprises en international, sachant que, comme toute industrie émergente, elle a une évolution darwinienne occasionnant une forte mortalité d'entreprises qui constituent des cibles de choix pour maitriser les technologies. Tirée par les pays émergents, la demande mondiale d'énergie augmentera de 41% d'ici 2035 avec une composante dominante d'énergies fossiles. L'incrément d'offre nécessaire pour satisfaire cette boulimie énergétique sera assuré par les hydrocarbures non conventionnels qui agiront en profondeur sur les équilibres géostratégiques futurs. Des experts suggèrent de professionnaliser l'amont dévitalisé en particulier par la fuite des cadres.. Quelles sont les urgences pour relever les défis du secteur ( pb de volume, pb de prix , renouvellement des contrats GNL , preserver ses parts de marché en Europe). La plus grande richesse de notre pays, je ne le dirais jamais assez ce n'est pas les ressources du sous-sol mais surtout l'intelligence si riche dans notre pays et si marginalisée. Le jour où nos gouvernants le comprendront, nous pourrons prendre enfin notre place dans un monde en profonde mutation, où les positions acquises sont sans cesse remises en cause par des challengers audacieux, où le savoir est la source de la richesse et de la puissance. Pour l'heure, nous vivons ce que j'appelle le Syndrome algérien, soit un pays bourré d'intelligence, richement doté en ressources et qui marche tragiquement à coté de son destin. Vous me posez une question qui me fait mal, je dois le dire. Oui, on a vidé Sonatrach de ses meilleurs cadres, et cela dans un silence général, je veux le souligner. Qui s'est préoccupé alors de ces experts formés souvent à prix d'or dans les meilleures institutions de formation du monde, aguerris par l'expérience unique acquise dans le management d'une industrie complexe et hautement technologique ? Et c'est encore heureux que Sonatrach soit debout, il faut en savoir gré aux femmes et aux hommes qui font encore chaque jour sa puissance. Il faut la soutenir et la renforcer. Les plus hauts potentiels algériens, quel que soit le lieu où ils résident ou opèrent, doivent pouvoir se mettre au service de Sonatrach et par là même servir leur pays au mieux de leurs possibilités et selon les formules les plus adaptées. Ils en ont le devoir moral, ils en ont aussi le droit le plus absolu. Sonatrach doit faire l'objet d'un plan stratégique global qui la place dans la perspective d'un puissant groupe énergétique de stature mondiale, qui rentre dans le top ten, parmi les dix premières compagnies pétrolières dans le monde. Dans le même sens, le secteur des hydrocarbures et Sonatrach doivent faire l'objet d'un contrôle citoyen où le parlement, la presse ainsi que la société civile, suffisamment informés, joueront leur rôle efficacement. *Président du Cabinet Energy Entretien réalisé par : K. R. Nom Adresse email