Pour le collectif des travailleurs de l'Ecole des jeunes sourds de Béjaïa, la directrice de l'école est "allergique" à toute forme d'organisation syndicale. Elle voudrait faire de son établissement une citadelle infranchissable à toute velléité d'organisation. Sinon comment expliquer, a-t-on affirmé, son refus, obstiné, d'accorder une autorisation en vue d'installer une section syndicale des travailleurs de son école "depuis plus de quatre ans" alors que la Constitution, loi fondamentale, le permet. Aussi, dans la déclaration du collectif des travailleurs, les rédacteurs expliquent toutes les peines du monde à installer une section syndicale devant les entraves de la directrice de l'établissement relevant de la direction de l'Action sociale et de la santé(DASS). "La directrice de notre établissement dicte ‘sa loi' en portant atteinte aux libertés syndicales. Elle fait obstruction à la Constitution, à la loi 90-11 portant législation du travail, à la loi 90-14 portant droit à l'exercice du droit syndical et aux deux conventions internationales n°87 et n°98 portant normes internationales du travail que l'Algérie a signées", lit-on dans la déclaration de ce collectif qui explique que si la directrice a pu agir ainsi en toute impunité c'est parce qu'elle était "de connivence avec l'ancien DASS" C'est ainsi donc qu'elle a pu "dicter sa propre loi et refuser l'installation d'une section syndicale depuis plus de quatre ans". Les lignes vont-elles bouger maintenant qu'un nouveau directeur de wilaya est arrivé? "C'est tout le mal qu'on souhaite aux travailleurs de notre établissement, qui méritent un meilleur sort", a indiqué un membre du collectif. Plus grave encore, a-t-on rapporté dans le même document, la directrice refuserait même d'obtempérer aux instructions de la tutelle, le ministre de la Solidarité nationale, en refusant d'autoriser une délégation de l'établissement à prendre part à une rencontre nationale, organisée par le MSN. Le collectif des travailleurs s'interroge alors sur les dessous du refus de la directrice. "Au nom de quoi et de qui peut-elle défier les lois de la République et des institutions ?" . "Craint-elle que la section syndicale, une fois installée, ouvre la boîte de Pandore et livre ses secrets, dénonce les magouilles, les malversations, la mauvaise gestion et autres favoritisme ?". Autant de questions que le collectif espère mettre sur la table pour peu que le nouveau DASS y serait intéressé. Le collectif des travailleurs se déclare déterminé à aller jusqu'au bout pour l'installation de leur section syndicale et, de ce fait, interpelle le directeur de la DASS "afin d'intervenir pour mettre un terme à l'entêtement, jugé injustifié, de leur directrice et dégage sa responsabilité des conséquences néfastes qui en découleraient". Il y a lieu de signaler, selon un membre du collectif, qui s'est déplacé au bureau de Liberté en compagnie de ses collègues, la directrice a refusé l'installation d'une section syndicale UGTA il y a trois ans de cela. Face à l'inertie de l'UGTA de débloquer la situation, les travailleurs ont décidé de s'affilier au Syndicat national autonome du personnel des administrations publiques (Snapap). Des contacts ont été pris, selon ce membre, avec la direction nationale de cette organisation syndicale. Par ailleurs, le collectif signale que cette déclaration tient lieu de préavis de grève ouvert. L. O. Nom Adresse email