L'affaire des enlèvements des 3 adolescents israéliens en Cisjordanie, dans une colonie juive, est une action pour discréditer les Palestiniens aux yeux d'une opinion mondiale lassée par l'impunité de l'Etat hébreux. Le ministre palestinien des AE évoque en effet un "jeu" de la part du Premier ministre israélien pour susciter la compassion des pouvoirs occidentaux et de leurs opinions. Mais aussi et surtout pour que ses violations quant au droit des Palestiniens à un Etat national passent comme un fait accompli irréversible, indiscutable. Le ministre israélien des AE, l'ultra anti-arabe et islamophobe, se comporte déjà comme si le processus d'Oslo, qui fixe les feuilles de route des négociations israélo-palestiniennes, est enterré. Avigdor Lieberman a, lui, pris les devants en déclarant dimanche persona non grata Robert Serry le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, au motif que celui-ci a proposé l'assistance de l'organisation internationale pour résoudre la crise des salaires impayés de fonctionnaires palestiniens à Gaza. Serry souhaitait transférer un don qatarien de 60 millions de dollars destiné à payer des employés de services publics sans ressources depuis plusieurs mois. Le leader de la droite sioniste n'a jamais caché son projet de construction du mythique Grand Israël, du Jourdain à la Méditerranée, avec à la clef, l'expulsion de tous les Palestiniens. Jérusalem, en rébellion ouverte contre l'ONU et ses organismes spécialisés, est également mis sur le gril par l'Union européenne, lassée de voir ses réalisations dans les territoires palestiniens partir en fumée et de moins en moins complexée par la shoah, registre du commerce d'Israël. L'ONU et l'UE sont ainsi menacées par Avigdor Lieberman de ne plus obtenir de visas diplomatiques. Benyamin Netanyahu a chargé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à qui il a signifié qu'il s'est opposé à ce transfert de fonds qatariens au Hamas qui administre encore Gaza, qu'il estime responsable de "l'enlèvement" le 12 juin des 3 jeunes Israéliens en Cisjordanie. De fait, le Premier ministre d'Israël cherche à réenclencher une nouvelle crise entre Gaza et la Cisjordanie qui sont parvenus début juin à constituer un gouvernement d'union pour mettre un terme aux années de crise entre les deux principales factions palestiniennes, le Hamas et le Fatah, et préparer de nouvelles élections législatives et présidentielle d'ici la fin de l'année. La piste du ministre palestinien est d'autant plus crédible que les médias internationaux ne traitent plus que présumé enlèvement des jeunes Israéliens, alors que jusqu'ici Netanyahu n'a avancé aucune preuve que Hamas était responsable de l'enlèvement ou derrière cette opération. Maliki, le ministre des AE de l'Autorité palestinienne, a expliqué au quotidien saoudien Asharq Al-Awsat de Djeddah, qu'en l'absence de preuve, il y a deux scénarios possibles : l'enlèvement pourrait être un jeu de la part d'Israël pour redevenir la "victime", il pourrait faire partie d'un autre jeu pour "détourner" l'attention de son refus d'accéder aux résolutions internationales imposant l'Etat de Palestine, reconnu en partie par l'ONU. S'ils ont été vraiment enlevés, les adolescents auraient pu être victimes de "criminels juifs, criminels palestiniens ou des criminels palestino-juifs" qui ont effectué le kidnapping pour leurs propres objectifs personnels, a déclaré Maliki, sans trop y croire, car l'enlèvement s'est déroulé dans une colonie juive de Cisjordanie hautement sécurisée. D. B. Nom Adresse email