Israël souffle, il n'a plus a avoir peur du vide qui se faisait autour de lui. Netanyahu, qui a réfuté la doctrine Obama sur le Proche-Orient, pavoise, il n'est pas lâché par Washington. Le pouvoir israélien a essuyé une série de rebuffades sans précédent avec la Turquie, le Qatar, l'ONU, la Suède. C'est le moment choisi par Washington pour voler à son secours en contradiction avec la posture affichée jusqu'ici par Barack Obama. Les Palestiniens viennent de manifester leur mécontentement suite à la déclaration de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton à Marrakech où elle devait, dans un Forum international, faire état de la poursuite des efforts de son pays en vue de relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens. La chef de la diplomatie américaine revenait du Proche-Orient où elle s'était entretenue successivement samedi avec le président palestinien Mahmoud Abbas et avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Mme Clinton s'est contentée de plaider pour une reprise au plus tôt des négociations de paix, interrompues après l'offensive israélienne à Gaza depuis la fin de 2008, sans la moindre allusion au blocage israélien. Netanyahu ne veut ni lâcher les colonies en Cisjordanie ni même accréditer l'idée d'un Etat palestinien souverain. En fait, Washington place sur le même point les deux protagonistes ! Pourtant, Israël allait d'échec en échec depuis l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement ultradroitier. Après le revirement politique amorcé par la Turquie qui s'est rapprochée de la Syrie et de l'Iran, le parlement du Bahreïn a voté l'interdiction de tout contact avec l'Etat juif. "Quiconque entretiendra des discussions avec des représentants israéliens sera condamné à une peine de prison de 3 à 5 ans", ont décidé les parlementaires bahreïnis. Ce petit pays du Golfe avait autorisé l'ouverture sur son sol d'une représentation israélienne. Cette rupture fait suite à celle de la Mauritanie le 16 janvier. Nouakchott avait des relations officielles avec Israël, comme Amman et Le Caire, et la capitale mauritanienne avait décidé de rappeler son ambassadeur en Israël et de suspendre ses relations diplomatiques pour protester contre l'offensive israélienne à Gaza. L'ambassade israélienne de Nouakchott a été fermée le 6 mars à la demande des autorités mauritaniennes. Oman qui avait accueilli en 2008 la ministre des AE israélienne, Tzipi Livni, a également pris ses distances d'Israël. Le sultanat avait rompu ses relations en 2000 à la suite de la deuxième intifada. Le Qatar était aussi tenté par un rapprochement, mais, en début d'année, son émir a proposé aux pays arabes de reconsidérer leurs relations avec Israël en raison de l'invasion de Gaza. Et, pour marquer sa désapprobation, il a décidé de créer un fonds de 250 millions de dollars pour la reconstruction de Gaza. La situation avec l'Europe n'est pas meilleure puisque les alliés historiques se rebiffent aussi. La Suède et Israël se sont trouvés au bord d'une rupture diplomatique en août 2009 lorsque le gouvernement israélien a exigé que Stockholm condamne officiellement un article de pressé jugé antisémite. Le ministre des AE suédois avait refusé de recevoir, le 25 septembre, son homologue israélien Avigdor Lieberman par ailleurs persona non grata en Europe occidentale. Le seul bémol en Europe, l'attitude plus conciliante, sinon plus tolérante, de la France d e Sarkozy vis-à-vis d'Israël. Aux Nations unies, c'est la lassitude. Le Conseil des droits de l'homme condamne sans réserve Israël et au Conseil de sécurité, l'Etat juif ne doit son salut qu'au veto américain. Le rapport Goldstone dénonçant les "crimes de guerre" commis par Israël lors de la dernière guerre de Gaza aura été largement médiatisé. C'est déjà ça de gagner pour les Palestiniens…