Maintenant que Netanyahu et son raciste de ministre des AE, Avigdor Lieberman, ont annoncé leur couleur : pas d'Etat Palestinien et rejet du processus d'Annapolis, pourtant parrainé par les Etats-Unis, il ne reste plus aux Palestiniens qu'à enterrer leurs différends pour faire front commun. Si “Bibi”, le plus américain des Israéliens, se disait prêt à quelques nouveaux petits arrangements avec les Palestiniens sans autre forme de concession que le cadre qu'il leur est imparti aujourd'hui, son chef de la diplomatie israélienne, Lieberman, a crevé le suspense en affirmant, dès sa prise de fonction, que le gouvernement israélien n'a jamais ratifié Annapolis, pas plus que la Knesset. Non, ce n'est ni une simple déclaration intempestive ni une provocation à usage interne, quand bien même le bonhomme n'est connu que par ses diatribes contre les Arabes israéliens auxquels il prête la volonté de former une cinquième colonne et, bien sûr, contre les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza qu'il verrait bien déménager ailleurs. De telles menaces ont de quoi déstabiliser l'Autorité palestinienne qui, jusqu'ici, avait tiré une légitimité et un soutien international de ses négociations avec Ehud Olmert, le prédécesseur de Netanyahu, que des affaires de corruption ont rattrapé et obligé à jeter le gant avant terme. Les nouvelles autorités israéliennes ne font pas de différence entre l'Autorité palestinienne et le Hamas, ni entre Ramallah et Gaza, ni entre partisans du Fatah ou du Hamas. C'est au moins clair de ce point de vue pour tous ceux nombreux, y compris dans le monde arabe, faisaient la distinction. Netanyahu a dit parvenir à sa paix sur deux volets : sécuritaire et économique ! Le boss du Likoud, le parti de droite, jure aussi ses grands dieux qu'Israël ne veut pas gouverner un autre peuple ! Les Palestiniens savent à quelle sauce ils vont être mangés : ils auront au mieux quelques droits pour se gouverner eux-mêmes, mais ils n'auront jamais un Etat authentique et souverain dès lors qu'aux yeux de Netanyahu, de Lieberman et des travaillistes, dont le chef a été reconduit à la tête de l'armée israélienne pour certainement les massacres qu'il a commis à Gaz entre décembre et janvier dernier, un Etat palestinien ne peut que “constituer un danger pour la sécurité et l'existence de l'Etat d'Israël”. Les Palestiniens n'attendent pas une grande tolérance de l'attelage formé à droite autour des 27 députés du Likoud et finalisé le 1er avril avec l'arrivée des cinq députés du Parti du Judaïsme unifié de la Torah, représentant de l'orthodoxie ashkénaze, aux côtés de l'extrême droite nationaliste d'Israël Beiteinou (15 députés), de l'orthodoxie sépharade du Shass (11 députés), du “parti des colons”, le Foyer juif (3 députés) et des travaillistes vomis par leurs propres militants. Alors, la réconciliation des frères ennemis du Fatah et du Hamas est-elle aujourd'hui acquise ? Mais le temps leur est compté et ils doivent en prendre conscience. L'objectif d'un gouvernement d'entente, sinon d'union nationale puisque celui qui était sorti des urnes de 2006 est tombé dans les oubliettes de l'histoire avec la prise de contrôle de Gaza par le Hamas en juin 2007, ne doit pas s'éterniser. Jusqu'à présent, les discussions ont régulièrement achoppé, la lutte pour le pouvoir prenant le dessus. Elle retarde d'autant la reconstruction de la bande de Gaza pour laquelle une aide internationale de 4,5 milliards de dollars à été annoncée le 2 mars dernier. Les Israéliens, eux, n'ont pas attendu, même au prix de braver, sinon de mettre dans la gêne leurs alliés américains et européens.