"La Russie ne restera pas les bras croisés face aux tentatives des groupes de propager le terrorisme dans les pays de la région", a déclaré hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec le président syrien Bachar al-Assad. Répondant à une question sur l'offensive fulgurante du groupe ultra-radical de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ces dernières semaines dans le nord et l'ouest de l'Irak, il a affirmé que "la situation est très dangereuse en Irak et menace les fondements de l'Etat irakien". Sergueï Ryabkov a notamment insisté sur le fait qu'en Syrie comme en Irak, la solution ne pouvait venir que d'un "véritable dialogue national". Interrogé sur la décision des Etats-Unis de soutenir l'opposition modérée armée en Syrie, il a répété qu'il il n'y avait "pas d'alternative à la solution politique". "Nous rejetons une telle politique américaine. Il est de l'intérêt de tous, y compris les Américains, d'adopter une position responsable concernant la crise syrienne", a-t-il souligné. Par ailleurs, des drones américains armés de missiles survolent Bagdad, capitale d'un Irak au bord de l'implosion depuis le lancement de l'offensive fulgurante des djihadistes, auxquels l'armée régulière tente, avec peine, de reprendre des positions. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a quitté la région du Moyen-Orient après une tournée consacrée à la crise irakienne qu'il a conclu en Arabie Saoudite, où il a notamment discuté de la menace que représentent les djihadistes pour tous les pays de la région. A-t-il obtenu des Saoudiens des concessions sur les soutiens que ceux-ci accordent à l'EIIL au prétexte que ce mouvement djihadiste défend la cause des sunnites discriminés par le pouvoir chiite irakien ? Certainement puisque l'envoyé de Barack Obama a concomitamment obtenu l'engagement d'un gouvernement d'union de la part du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, jusqu'ici ferme et intransigeant quant à toute ouverture sur les sunnites, considérés par lui comme ses ennemis intimes parce que fer de lance du régime de Saddam Hussein. Sur le terrain, l'armée irakienne se préparait hier avec des raids aériens à donner l'assaut sur Tikrit, tenue par des insurgés sunnites, tandis que des drones américains survolaient Bagdad malgré les assurances du Premier ministre Nouri al-Maliki quant à la sécurité de la capitale. Selon un haut responsable militaire, l'Irak coordonne avec les Etats-Unis ses efforts pour lutter contre l'avancée fulgurante des insurgés menés par les djihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). M. T./D. B. Nom Adresse email