Organisé à l'appel du mouvement Chacun pour soi, plusieurs citoyens, d'appartenance partisane diverse, et des militants des droits de l'Homme, ont pris part jeudi dernier à Tizi Ouzou à un rassemblement organisé à la place de l'Olivier pour exiger le respect "de la liberté du culte" et contre "l'obligation de jeûner". L'action avait débuté vers 11h sous les sifflements et les insultes en tous genres d'un groupe de jeunes opposé à cette action qu'ils voulaient perturber. "Qu'ils aillent manger chez eux", a déclaré l'un d'eux. "Nous sommes ici pour exprimer notre droit de manger librement et en toute quiétude. Nous ne sommes pas là pour rentrer en conflit avec d'autres personnes. Qu'ils respectent notre liberté et notre choix comme nous respectons les leurs", s'est exclamé un participant à "ce déjeuner républicain". Les manifestants qui, pour certains, ont bu de l'eau et fumé sur place, avaient exhibé des banderoles sur lesquelles il était écrit : "Libérez la liberté et la liberté fera le reste", "La liberté de conscience est une conscience", "Contre le jeûne obligatoire", "Manger n'a jamais été un manque de respect"... Dans leur appel, les initiateurs de ce mouvement avaient appelé à une "Kabylie tolérante, multiconfessionnelle, moderne et libre, où la religion relève du privé, à l'abri de l'instrumentalisation politique" ou encore "Nous sommes contre l'obligation sociale et politique de jeûner, contre la persécution des non-jeûneurs, contre l'obligation de fermeture des restaurants et cafés durant le mois de Ramadhan". L'action menée par les "déjeuneurs", avant-hier, intervient au lendemain des déclarations du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, qui avait estimé que "le jeûne est d'ordre privé" et que les initiateurs doivent "tenir compte de la portée nationale" de leur geste et des "intérêts de l'Algérie". À signaler que le rassemblement s'est déroulé dans le calme, et ce, malgré quelques altercations verbales, avec un groupe de jeûneurs. Un important dispositif sécuritaire mais discret, fait de policiers en civil, a été toutefois mis en place. Par ce rassemblement, les organisateurs ont tenu aussi à rendre hommage à Katia Bengana, martyre de la démocratie et de la liberté, assassinée par le terrorisme islamiste, à l'âge de 17 ans, pour avoir "refusé de porter le hidjab", en exhibant des portraits de la victime. Il est à rappeler que l'année dernière et à la même période, un rassemblement suivi d'un déjeuner avait été tenu sur la place de l'Olivier. Les manifestants avaient dénoncé l'arrestation et les pressions exercés à l'encontre des non-jeûneurs. K. T Nom Adresse email