Résumé : Guemra ne traîne pas dehors. Dès qu'elle a effectué les achats, elle rentre. Son gendre est rentré plus tôt. En lui conseillant de prendre soin de sa fille, elle ne s'attend pas à ce qu'il soit acerbe avec elle. Il croit que Zina s'est plainte. Il lui rappelle qu'il est issu d'une famille à principes et respectable. Guemra ne veut pas créer de problème dans le foyer de sa fille même si elle souffre de la voir manquer de tou- Tu es prête el-hadja ? - Oui... Zina se tourne vers ses parents. - Ya ba, père, tu viens d'arriver ! Tu ne t'es même pas assis ! Prends le temps de boire du thé ! Yemma le prépare si bien ! El-hadj Ahmed refuse gentiment. - Une autre fois, ma fille! Ne sois pas triste, je te promets de revenir, et la prochaine fois, on mangera de la tamina ! Incha Allah, tu auras un garçon, et je te promets de donner une fête ! Si tu as besoin de quoi que ce soit, dis-le à ta mère ! A notre prochaine visite, on te l'apportera ! - Non, j'ai seulement besoin de vous et de vos prières pour que tout se passe bien ! - On est de tout cœur avec toi ! Nos prières t'accompagnent, la rassure hadj Ahmed. Incha Allah, tout se passera bien ! Encore une fois, propose-t- il, si tu as besoin de quoi que ce soit, dis-le à ta mère ! Prends soin de toi ! Il embrasse Zina puis sort, les laissant en tête-à-tête une dernière fois. Guemra sort quelques billets et les met dans la main de sa fille. - Non yé ! J'ai tout ce qu'il faut ! - Garde-les ! Je me charge du trousseau du bébé ! Prends soin de toi, ma fille ! Zina a envie de pleurer quand elle l'embrasse et la prend dans ses bras. - Tu n'es pas encore partie que je me sens seule ! - Allah est avec toi ! Sois une femme ! Tu as tout supporté depuis que tu es avec ton mari ! Bientôt tu seras mère ! Cela fait des mois que tu n'es plus seule ma fille ! Ton père doit s'impatienter... Je te laisse ! Promets-moi de prendre soin de toi ! - C'est promis ! Elles sortent sur le palier. Guemra ajuste son haïk puis part non sans la regarder une dernière fois. Elle soupire tout en rejoignant son mari. Elle prend place dans la voiture, et là, elle peut enfin pleurer la malchance de sa fille. Hadj Ahmed démarre, le visage fermé. Il devine qu'il s'est passé quelque chose qui l'a contrariée. Il n'a pas besoin de l'interroger. Elle lui raconte tout. - Il ne prend pas soin d'elle ! Il l'ignore ! Son placard était vide ! Son frigo, n'en parlons pas ! Juste quelques carottes, dit-elle, le cœur fendu. Elle est enceinte et il devrait prendre soin d'elle ! Elle doit bien manger ! Comment veux- tu que son bébé aille bien si elle est sous-alimentée et qu'elle soit prête à le mettre au monde ? - La prochaine fois, on apportera des provisions ! Tu lui as laissé de l'argent ? l'interroge-t-il. - J'ai fait des achats et lui ai donné le peu que j'avais sur moi, lui confie-t-elle. A ma prochaine visite, si je la trouve mal moralement, on la prendra chez nous ! Je prendrais soin d'elle jusqu'à sa délivrance ! Tout à l'heure, il ne voulait pas t'attendre ! Il passe son temps dans un café ! Maudit soit le jour où il a franchi, lui et ses parents, la porte de notre maison pour la demander en mariage ! Qu'il soit maudit ! (À suivre) A. K. Nom Adresse email