Premier chapitre : "L'enfant qui changera ma destinée..." Résumé : Guemra a rendu visite à sa fille. Celle-ci n'est pas bien. Elle a fait des fausses couches et elle a peur que sa grossesse n'arrive pas à terme. Guemra s'efforce de la rassurer. Voyant les placards vides, elle décide de sortir et d'effectuer des achats. Elle est remontée contre son gendre. Guemra achète tout ce qu'il faut pour que sa fille ne manque de rien. Elle passe chez le pâtissier et a un sourire en trouvant des beignets à la confiture et des petits fours au chocolat. Elle lui demande de remplir deux boîtes. Après avoir réglé, elle les prend. Le panier d'un côté et de l'autre les pâtisseries, elle retourne chez sa fille. Même si elle habite non loin de là, Guemra sent leur poids. Elle arrive essoufflée et elle a mal à l'épaule. Quand elle glisse la clef dans la serrure, elle la trouve ouverte. Son gendre est rentré avant elle. - Bienvenue khalti ! Mais il ne fallait pas, il ne fallait pas, reproche-t-il en la soulageant du panier. J'avais prévu de faire les achats, vendredi matin ! - Oui, je vois ça ! Guemra pose les boîtes de gâteaux sur la table basse puis retire son haïk. Zina est dans la chambre. - Tu ne peux pas attendre le vendredi, reproche-t-elle à son gendre. Ta femme doit bien manger... Tu dois prendre soin d'elle ! Elle a assez de soucis ainsi ! - Des soucis ? De quoi s'est-elle plainte ? A t'entendre, je ne suis pas un bon mari ! - Tes placards sont vides ! Il n'y a jamais d'argent chez toi ! Elle pourrait avoir besoin de quelque chose, elle n'a pas un dinar ! Pourquoi tu ne lui donnes rien ? - Le peu que je gagne part dans les factures, et même si on ne mange pas de la viande tous les jours, on n'a jamais faim ! Alors si cela ne te convient pas, il aurait fallu y réfléchir quand vous me l'aviez promise ! Ma famille n'avait pas caché notre condition sociale ! Si vous, vous êtes en haut de l'échelle, nous on est en bas ! Mais on est une famille à principes et on a le nif ! se défend Zaher. Je ne vous ai jamais rien demandé ! D'ailleurs, je commence à m'énerver ! Ce panier et son contenu, vous allez le prendre chez vous ! On prendra de l'eau et du pain s'il le faut ! Je n'ai rien demandé ! Et si ta fille veut autre chose que je n'ai pas, elle peut retourner chez vous ! Guemra blêmit d'un coup. - Ma fille ne s'est pas plainte ! Elle t'aime beaucoup ! Je m'inquiète pour elle... Inutile d'élever la voix, je ne suis pas venue pour créer des problèmes dans votre mariage ! Ce n'est pas maintenant qu'il sera remis en question ! Vous allez bientôt être parents ! Ce petit ange que vous attendez depuis si longtemps arrivera bientôt ! Prends soin d'eux, car après, en plus de tes principes et de ton nif, tu as une famille ! Ne l'oublie jamais ! Pour signifier que le sujet est clos, elle va ranger les achats dans le placard avant d'aller préparer du thé pour accompagner les beignets. Zaher la regardait faire. Il toussote, s'approchant d'elle. Elle évite son regard, feint d'être accaparée dans la préparation de la vaisselle. Elle dispose les tasses puis sort les beignets. L'odeur du thé attire Zina. A son regard triste, Guemra s'inquiète. Elle se demande si elle ne les a pas entendus. - Vous êtes rentrés, dit-elle. Vous n'avez pas fait de bruit ! Guemra sourit. - Je crois que tu t'es assoupie, dit-elle. J'ai préparé du thé, ma fille, si tu veux te joindre à nous ! - Et comment ! Merci yé... Tu as trouvé des beignets ! Merci yé... J'en avais tellement envie ! Zina l'embrasse, la serre dans ses bras avant de prendre place dans le coin du salon, l'assiette de beignets à la main. - Zaher, viens t'asseoir ! Sers-toi ! Ils sont bons... - Attendez que je vous sers le thé ! Zaher... Guemra s'est adressée à lui pour briser le froid qui s'est installé entre eux. Elle les sert, et c'est avec joie qu'elle voit sa fille manger avec appétit. Elle a bien fait de sortir et d'en acheter... (À suivre) A. K. Nom Adresse email