"Nous allons identifier les problèmes et agir sur ce qui cause ce déséquilibre", affirme le directeur des enseignements primaire et moyen au ministère de l'Education nationale. Le directeur des enseignements primaire et moyen au ministère de l'Education nationale, également directeur par intérim de l'Office national des examens et concours (Onec), également, Brahim Abassi, a procédé, hier lors d'une conférence de presse tenue au ministère de l'Education, à la lecture des résultats officiels des examens de fin de cycles, primaire, moyen et secondaire. Si les résultats obtenus par les élèves des deux premiers paliers sont en constante évolution, ceux des bacheliers restent stables et sont loin d'être satisfaisants. "Le taux de réussite au bac 2014 est de 45,01% contre 44,78% en 2013. Mais il est en net recul par rapport à 2012 où il avait atteint les 58,84% et encore plus par rapport à 2011 où il était de 62,45%", selon les chiffres du ministère. Ceci, explique M. Abassi, "est la preuve de la validité et de la crédibilité de l'examen du bac et contredit les accusations selon lesquelles les résultats sont gonflés à des fins politiques". Cependant, il assure que le ministère va étudier les raisons de l'obtention d'un aussi bas taux de réussite au bac. "Nous allons identifier les problèmes et agir sur ce qui cause ce déséquilibre", affirme M. Abassi. Le ministère estime donc que ces résultats reflètent le niveau réel des élèves du cycle secondaire. M. Abassi fait toutefois remarquer que ce taux a été atteint malgré les perturbations causées par les nombreux mouvements sociaux qui secouent périodiquement le secteur. "Les résultats auraient sans doute pu être meilleurs sans les grèves à répétition", suppose-t-il. Un avis que partage Mohamed Chaïb-Eddrâa, directeur de l'évaluation et de la prospective au MEN, qui signale la perte de dix semaines de cours. "Ce résultat correspond à 25 semaines de cours au lieu des 35 prévues, nous aurions pu obtenir mieux", relève-t-il. Néanmoins, le ministère note "une évolution qualitative" s'agissant des résultats du bac. "Même si le taux global de réussite au bac 2014 avoisine celui de l'an dernier, nous enregistrons une hausse du nombre d'élèves ayant décroché leur examen avec mention", indique M. Abassi. "Il y a une évolution positive très marquée d'un point de vue qualitatif puisqu'ils sont 34 élèves en 2014 à obtenir la mention excellent et 2 710 à décrocher le bac avec mention très bien", détaille-t-il. Toujours selon le ministère, "cette évolution est aussi bien quantitative que qualitative concernant les cycles primaire et moyen". En constante évolution depuis 2008, le taux de réussite à l'examen de 5e a enregistré une hausse de plus de quatre points (4,31) par rapport à 2013 atteignant les 80,38%. De même pour le taux de réussite au BEM qui s'élève à 59,54% : il est en hausse de 11,54 points en comparaison avec 2013. Le ministère note également une hausse des cas de réussite avec mention. Les résultats en statistiques prouvent, cette année encore, la supériorité des filles par rapport aux garçons. La réussite aux examens de fin de cycle concerne 82,81% de filles contre 78,10% de garçons au primaire, 65,27% de filles contre 53,45% de garçons au collège et 67,61% de filles contre 32,39% de garçons au lycée. Pour le ministère, il est difficile d'expliquer ce phénomène récurrent sans risquer de tomber dans le jugement. "Nous n'avons aucune explication d'un point de vue pédagogique mais il y a des considérations d'ordre sociétal qui influencent le fait que les garçons réussissent moins bien que les filles", commente M. Chaïb-Eddrâa. Même tendance dans les établissements privés Les établissements privés réalisent des résultats similaires. S'agissant du primaire et du moyen, les taux de réussite sont légèrement supérieurs mais l'écart de niveau entre filles et garçons est, lui, réduit. Pour les cadres du ministère, les écoles privées atteignent un meilleur taux de réussite aux cycles primaire et moyen car "la prise en charge de l'élève intervient très tôt, parfois dès le préscolaire. Le suivi est donc meilleur, ce qui par conséquent améliore les résultats". Mais le taux de réussite au bac est, quant à lui, bien inférieur dans les écoles privées par rapport aux établissements publics. Le secteur privé n'a obtenu que 33,56% de réussite au bac 2014. "Souvent, les élèves arrivent au lycée privé après avoir quitté le public. Leur prise en charge est plus difficile et beaucoup échouent", explique M. Abassi. Du point de vue du ministère, "les examens de fin d'année se sont, dans l'ensemble, déroulés dans de bonnes conditions". M. Abassi rappelle que les examens de fin de cycle sont un important indicateur du rendement et de l'évaluation du système éducatif. Cependant, le ministère refuse de divulguer le classement des résultats par wilaya et par Direction de l'éducation estimant que "cela aura des répercussions négatives sur les établissements scolaires et peut créer une compétition malsaine entre eux". De plus, M. Abassi estime que "tous les établissements ne peuvent être comparés sur un pied d'égalité car certains sont mieux dotés que d'autres". Au lieu de cela, le ministère préfère réaliser un classement sur la base des évolutions constatées dans chacun des établissements scolaires du pays. A. H. Nom Adresse email