Résumé : Reconduit par la jolie femme, Yazid rentre chez lui pour attendre son coup de fil. Nora était non seulement belle, mais aussi instruite et cultivée. Le livre qu'elle lisait dénotait de son intérêt pour la littérature. Enfin son téléphone se met à vibrer... C'était Nora ! Elle rit avant de répondre : -Oui... pour elles, il devait y avoir anguille sous roche, car tu m'as gentiment accompagné jusqu'à l'arrêt de bus en me protégeant de la pluie... On ne doit pas voir ça tous les jours, surtout lorsque le couple en question se connaissait à peine. Il soupire. Il avait l'impression qu'elle sortait du néant, mais qu'il l'avait déjà rencontrée... Il l'avait déjà connue... - Pourquoi ne réponds-tu pas ? - Heu... je pensais à nous deux justement... J'ai la bizarre impression de t'avoir rencontrée ailleurs. Mais je n'arrive pas à me situer dans le temps. Il y a comme un manque dans un puzzle... C'est ce que j'appellerais les délais du hasard ou du destin. Elle rit encore, et il se sentit défaillir. Nora avait un rire cristallin. Elle est sublime, se dit-il. - Nora... J'aimerais qu'on se rencontre, qu'on se connaisse. Tu es une femme formidable. - Merci pour le compliment, mais je ne suis pas aussi formidable que tu le penses. - Pourquoi donc ? - Je t'ai rabroué tout à l'heure comme un vaurien. - Tu avais tes raisons : notre société et ses tabous. - Oui... mais il n'y a pas que ça... Je suis un peu déroutée moi aussi... J'aimerais tant prendre en main ma vie, mon destin et mon avenir... A notre époque, ce n'est pas tout le monde qui s'encombre de ces mœurs d'un autre siècle. - Nora, détrompe-toi, il y a encore des familles très conservatrices. Il y a des filles qui sont obligées d'interrompre leur études car les parents refusent de les voir partir à l'université ou dans une ville éloignée de la leur. Il y a des filles dans certains villages qui ne connaissent de l'école que le nom... Toi tes parents ont su faire de toi une universitaire et un prof de lycée. - Oui, mais je suis contrainte de suivre le régime intérieur, sinon... tu connais la suite. - OK, J'ai compris... Tu ne veux pas me rencontrer... - Je t'en prie, ne prends pas ça trop mal, nous pourrions nous parler tous les soirs au téléphone, et pourquoi pas trouver un moment d'évasion... Je... je vais essayer de... - Tu n'en feras rien... - Hein... ? - Tu ne feras rien Nora. Je ne veux pas t'attirer des ennuis. Nous pourrions discuter au téléphone... Je.. j'aimerais t'épouser, ma chérie. Surprise, la jeune femme n'avait pas trouvé de mots pour répondre. Au bout de quelques minutes, elle avait demandé : - Tu te payes ma tête Yazid ? - Je n'en ai pas du tout envie ! - Tu... tu as dis... - ...que je voulais t'épouser. Elle garde encore un silence avant de murmurer : - Tu ne connais rien de moi. - Toi non plus tu ne me connais pas, mais nous aurons toute la vie devant nous pour faire plus ample connaissance. - Et... et si nous nous découvrons des incompatibilités ? - Eh bien, nous les transformerons en compatibilités. Elle rit, avant de demander : - Tu crois qu'il est facile pour un couple de trouver un compromis lorsqu'il y a mésentente ? - Pourquoi parles-tu donc de mésentente ? Sois plus positive dans tes convictions, et cela marchera pour le mieux. Nous ne sommes pas des saints, Nora. Tous les humains ont des défauts, parfois incommensurables. Cependant, si tous les couples qui se rencontraient étalaient leurs défauts, aucun homme ni aucune femme ne consentiraient à s'unir. Nous tentons tous de surmonter nos faiblesses et de nous acclimater à toutes les situations. Nora... tu me plais... Tu es si belle, si douce...On ne se connaît pas encore assez, certes, mais je suis certain que tu caches d'autres trésors en toi. - Et toi que caches-tu donc ? - Un amour profond pour toi. - Déjà ? - Ecoute-moi bien. Il y a dans la vie des surprises et des situations qui dépassent tout entendement. Je ne vais pas me mettre à t'écrire des lettres enflammées pour t'inciter à m'épouser. Je suis plus cartésien que tu ne le penses. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email