La ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Mme Dalila Boudjemaâ, a inspecté, hier, plusieurs projets relevant de son secteur dans la wilaya de Tizi Ouzou. La ministre fera une première halte à la Cité des fonctionnaires de Tizi Ouzou qui a été choisie comme site pilote dans le cadre de l'opération "Quartier propre" qui consiste à séparer les déchets non recyclables des déchets recyclables, en disposant des poubelles de couleurs différentes pour initier les citoyens au tri sélectif des déchets. Cette opération expérimentale concerne quelque 300 ménages, soit environ 1 800 habitants. La même initiative est aussi lancée à la Cité du 11-Décembre et concernera 304 ménages, soit 1 824 habitants. "Il faut généraliser ce genre d'initiatives", a déclaré Mme Boudjemaâ qui a, ensuite, procédé à l'inauguration du nouveau siège de la direction de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou.Sur place, elle a pu s'enquérir de certaines réalités du terrain à travers un aperçu sur tous les problèmes de l'environnement dans la wilaya. La présentation révèle que les eaux usées domestiques représentent 150 000 m3/jour pour une référence de rejet de 120 L/j par habitant. Pour les déchets solides urbains, ils représentent 1 000 tonnes/jour pour une moyenne de 5 kg/j et par habitant. Quant aux déchets solides industriels, la direction de l'environnement fait état de 5 200 tonnes non recyclables et non valorisables stockés dans l'enceinte des entreprises et de 25 000 tonnes de déchets valorisables. Concernant les déchets hospitaliers, ils représentent 5 tonnes/j, éliminés par incinération. Au final, les déchets inertes de BTP, sont estimés à 540 tonnes/j pour une moyenne de 0,4 kg par habitant, révèle-t-on encore. En tout, la wilaya de Tizi Ouzou produit 400 000 tonnes de déchets/an, ce qui amènera la ministre a rappelé la nécessité d'encourager la création de microentreprises spécialisées dans le tri et le recyclage des déchets. La ministre de l'Environnement visitera également le chantier du projet de réalisation de la future maison de l'environnement, destinée aux associations, dont l'évolution des travaux est de 65% et dont la date de réception est fixée au mois de septembre 2014. Par ailleurs, Dalila Boudjemaâ s'est rendue au complexe de traitement des déchets d'Oued Falli, puis au centre de traitement de déchets d'activités de soins infectieux par procédé de stérilisation et broyage, situés à la sortie sud-ouest de la ville. Sur la question de l'exploitation du gaz de schiste en Algérie, la ministre s'est montrée rassurante en affirmant que son exploitation ne devrait pas se faire au détriment de l'environnement. "Partant de ce principe, nous avons été au côté de nos amis de l'Energie et nous avons soulevé le problème d'eau et de l'utilisation des produits chimiques. Concernant la remontée de l'eau, je vous rassure que nous avons les moyens de la traiter et de la réinjecter pour l'utilisation de nouveaux fourrages. Concernant les produits chimiques, il fut un temps où l'on utilisait jusqu'à 400 et 500 produits alors qu'aujourd'hui nous sommes à 13 ou 14 produits utilisés. La technologie évolue et en Algérie, on n'a pas à se soucier de ces choses-là, nous avons tous les moyens de nous prémunir de ce genre de pollutions." En fait, cet avis n'est pas partagé par de nombreux écologistes et associations de défense de l'environnement qui, eux, dénoncent "une atteinte à l'environnement", car ils estiment que l'exploitation du gaz de schiste "implique l'utilisation de techniques aux retombées désastreuses sur l'environnement". K. T. Nom Adresse email