La gestion des déchets ménagers dans la wilaya de Tizi Ouzou est devenue un véritable défi ces dernières années. En effet, l'impact de la prolifération des dépotoirs sauvages constitue une menace sur la santé publique dans la région et risque de compromettre son développement si des mesures urgentes ne sont pas prises aujourd'hui pour prendre en charge la situation actuelle et puis anticiper pour l'avenir. Pour illustrer ce désordre environnemental, il est utile de s'attarder sur quelques statistiques fournies par la direction locale de l'environnement dans son rapport rendu public récemment. Ainsi selon la même source, Tizi Ouzou compte 1.500 décharges sauvages qui occupent près de 75 hectares alors que la production annuelle de déchets est de 300.000 tonnes pour une population de plus de 1,2 million d'habitants. Un habitant produit 0,75 kg /j en zone urbaine et 0,5 kg/j en zone rurale. 70.000 tonnes de la production globale est constituée de déchets valorisables alors que les déchets solides urbains produits quotidiennement sont estimés à près de 800 tonnes. Par ailleurs, la wilaya de Tizi Ouzou compte un parc automobile de plus de 219.000 véhicules dont plus de 120.000 sont vieux de plus de 16 ans et l'unique casse que compte la région, d'une dimension régionale, a un impact négatif sur le plan environnemental. Les entreprises locales stockent une moyenne de 5.200 tonnes de déchets non recyclables sans compter les déchets hospitaliers de l'ordre de 05 tonnes par jour. Les spécialistes en la matière voient une autre opportunité pour mettre en place toute une industrie de récupération et de traitement des déchets alors que les autorités le considèrent comme un casse-tête chinois qui peine à trouver une solution. Le caractère privé des terrains, le relief accidenté et l'opposition des villages riverains aux projets de création de sites de décharges sont les principales contraintes présentées par les services compétents dans la mise en place d'un schéma général de prise en charge de cette question. Et l'administration pointe du doigt des élus locaux accusés de ne pas s'impliquer pour la levée des oppositions des riverains. Toutes les tentatives et les campagnes pour un grand coup de balai dans ce désordre environnemental n'ont pas abouti aux résultats escomptés. Et la crise environnementale dans la région enfle de plus en plus face à l'impuissance de tous de trouver des solutions à la situation aux conséquences fâcheuses pour l'avenir de toute une région qui aspire à exploiter ses potentialités touristiques car elles constituent la seule alternative industrielle.