Cela fait un bon bout de temps que le Forum de notre confrère El Moudjahid n'a pas fait salle comble avec une présence féminine très importante. Et pour cause. La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, qui a présidé jeudi une rencontre à l'occasion de la Journée de la femme africaine, coïncidant avec le 31 juillet de chaque année, a drainé une pléiade de représentantes du comité national chargé du suivi des activités de la Décennie de la femme africaine 2010/2020, installé il y a juste une année. Outre la présence d'Aïcha Bouaoune, Nouria Hafsi, Fatima-Zohra Sebaa et Maya Sahli, respectivement représentantes de l'Algérie au comité des 30, à l'Organisation des femmes africaines, au Comité de l'enfant africain, à la Commission juridique, on pouvait remarquer celle de la présidente de l'association Iqraa ainsi que de figures connues de militantes pour les droits de la femme et de l'enfant. Elle-même militante en tant que SG de l'association "Rachda", Mounia Meslem-Si Amer n'a pas perdu d'un iota de sa verve d'avocate pour rappeler à l'assistance que quoi que l'on dise, "l'Algérie a toujours été au cœur de l'Afrique, a toujours milité pour les droits de l'Afrique, pour la présence de l'Afrique dans le concert des Nations". D'une pointe de nostalgie, elle agrémentera son discours par "ces grands hommes qui ont fait honneur au continent et œuvré à faire entendre sa voix, à l'instar de Nasser, Mandela, Boumediene, sans oublier Bouteflika". La condition de la femme étant l'un des problèmes majeurs en Afrique, la ministre a également mis à profit l'occasion pour souligner les efforts déployés par l'Algérie pour les droits de la femme, et ce, en dépit de toutes les entraves rencontrées. À noter que la décennie de la femme africaine a été adoptée par la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA tenue en janvier 2009 à Addis-Abeba. Le comité national du suivi des activités de la décennie de la femme africaine est composé, outre le représentant du ministère de la Solidarité nationale qui en assure la présidence, des départements ministériels concernés par les domaines prioritaires fixés comme objectifs de la décennie. Il s'agit des ministères de l'Intérieur, des AE, de la Justice, des Finances, de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, de l'Education, de l'Agriculture, de la Santé et celui de la Jeunesse. En marge de cette rencontre, Mounia Meslem-Si Amer a animé un point de presse relatif aux activités de son secteur, notamment durant le mois sacré. Tout en reconnaissant une certaine mauvaise gestion du couffin du Ramadhan par les communes qui en ont la charge, la ministre a promis que cette situation ne saurait durer et que des mesures seront prises sans tarder afin que la distribution de cette aide soit désormais faite convenablement, équitablement et de manière plus "décente". "Les produits destinés à cette aide n'ont jamais manqué, la preuve en est que certaines familles ont pris deux colis et nous n'avons refusé d'en donner à personne y compris ceux qui ne sont pas dans un réel besoin", a-t-elle affirmé en démentant l'exemple de cette dame de Larbaâ Nath Irathen qui "aurait été tabassée" et dont le cas a été rapporté par un quotidien national. "Il se trouve après enquête, a précisé la ministre, que la dame en question n'ouvrait pas, au vu de sa condition sociale, loin d'être démunie, au couffin du Ramadhan. Non contente du refus qui lui fut signifié, elle a proféré des menaces à l'égard des agents de la commune qui ont eu du mal à contenir sa colère. Je tiens à le préciser car j'ai suivi personnellement cette affaire." Enfants abandonnés, handicapés, personnes âgées : de nouvelles dispositions La ministre de la Solidarité nationale s'est beaucoup attardée sur la question des enfants abandonnés. Il est prévu, selon cette dernière, de nouvelles dispositions, notamment pour les filles ayant atteint la majorité. "On envisage leur insertion dans le monde du travail. L'une de nos actions majeures concerne le renforcement de la protection de l'enfant contre toutes les formes de violation de ses droits, ainsi que la prise en charge de l'enfance privée de famille, en lui assurant une vie décente et épanouie, soit en milieu institutionnel, soit en placement en kafala", explique la ministre, qui a affirmé aborder ce dernier volet avec le ministère des Affaires religieuses pour une fetwa allant dans le sens d'une insertion, au sens propre du terme, de l'enfant au sein d'une famille d'accueil. Pour les personnes handicapées, le département de Mounia Meslem prévoit, entre autres, la facilitation de leur insertion professionnelle par la mise en œuvre de la règle de réservation de 1% des postes d'emploi et l'encouragement à l'insertion sociale à travers la mise en place de centres d'aide par le travail (CAT) et d'ateliers protégés. Sur un autre registre, la ministre a affirmé avoir abordé avec l'ambassadeur US le volet transport scolaire. "Le partenariat entre l'Algérie et les Etats-Unis s'est contenté jusque-là de travailler dans seulement deux domaines, celui des hydrocarbures et celui de la sécurité." Mounia Meslem, qui a rappelé la position inébranlable de l'Algérie vis-à-vis de la question palestinienne, a affirmé l'envoi imminent de médecins et d'aides humanitaires à Gaza. "Nous attendons l'ouverture du terminal de Rafah pour concrétiser l'opération", a annoncé la ministre, précisant que les aides au profit de nos frères palestiniens n'ont pas connu d'interruption même lorsque Gaza était sous embargo. Nom Adresse email