Avant même l'affichage de la liste des 800 bénéficiaires des logements sociaux, la ville de Bouira était sous tension dès les premières heures de la matinée de lundi. Une liste comportant pas moins de 732 familles en plus des cas sociaux, dont des familles habitants au niveau de la cité évolutive. Cette cité dans laquelle vivent plus de 270 familles dans 122 logements s'est vu attribuer près de 168 logements entrant dans le cadre du RHP. Les habitants de cette cité-dortoir ont exprimé le rejet de cette attribution, car selon eux, près de 120 personnes ont été exclues abusivement. De ce fait, ils ont bloqué le centre ville à l'aide de pneus et de troncs d'arbres. Rencontrés sur les lieux chacun raconte sa situation. Berkane Salem révèle qu'il habite dans ce logement "depuis 1961 alors que j'étais âgé de 4 ans. Actuellement je suis père de 4 enfants et je me retrouve exclu sans raison". Idem pour son voisin : "Nous sommes une famille nombreuse de 8 frères bénéficiant d'un F3". Les protestataires accusent la commission d'attribution de favoritisme : "Il y a trois personnes qui ont acheté des appartements depuis 2 ans au niveau de la cité et ils sont toujours fermés". Cette protestation a touché plusieurs quartiers de la ville notamment les habitants de l'Ecotec, les 140, Ras Bouira et Oued Eddous. Aoudia Ahmed, 70 ans, retraité et fils de chahid habite la cité des 140 logements dans un F3 au nom de sa mère avec ses frères et sœur et ses enfants au nombre de 18 personnes. La daïra a été prise d'assaut dès le matin. Le chef de daïra a ouvert un bureau au rez-de-chaussée et reçu les protestataires. Ils étaient plus de 200 qui ont assiégé la daïra. Malgré la présence imposante de la police, les exclus sont venus nombreux pour exprimer leur désarroi. Ceux qui ont eu la chance de rencontrer le chef de daïra ont exposé leur cas. Ce sont les représentants de la cité évolutive qui ont été reçus les premiers. Après plus d'une demi-heure de discussion, il a été convenu de recourir à la voie légale qui est le recours. Les autorités locales ont à plusieurs reprises déclarées au sujet de la cité évolutive que le recasement se fera par un logement démoli contre l'attribution d'un nouveau. La commission a attribué plus de 50 logements pour des cas sociaux. Par ailleurs, les habitants du village agricole Saïd Abid ont fermé la RN18 pour protester contre leur exclusion de cette liste. Idem pour les habitants du hameau Louadhiene qui ont bloqué la RN5 au niveau des virages d'Errich car se sentant lésés dans cette attribution. A. D Nom Adresse email