Le coup d'envoi de la 7e édition du festival culturel de la musique et de la chanson kabyles sera donné aujourd'hui à 18h, à la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa, qui vivra, six jours durant, au rythme des airs de musique kabyle. Dédiée au défunt chanteur Abdelkader Bouhi, l'idole des Béjaouis, décédé le 22 juin dernier, cette édition sera marquée par la participation de la gent féminine parmi les 150 chanteurs attendus à ce rendez-vous culturel. La présence de chanteuses à ce festival s'annonce tel un défi lancé contre ce groupuscule d'obscurantistes, visiblement acquis à la cause des salafistes, qui voulait interdire toute activité culturelle et artistique dans l'ancienne capitale des Hammadites. Apparemment, c'est le message que les organisateurs voulaient faire passer, nous a-t-on confié. L'autre nouveauté pour cette année, la participation – hors concours bien sûr – de troupes mozabites, qui s'inscrit dans l'optique de renforcer les liens entre les festivaliers kabyles et mozabites, lesquels se disputeront la palme au prochain festival national de la chanson amazighe qui se tient chaque fin d'année à Tamanrasset. C'est ce qu'a fait savoir la commissaire du festival, Salima Gaoua, lors d'une conférence de presse qu'elle a animée au restaurant Le Jasmin de Béjaïa, en présence de Kamel Hammadi, président de jury et parrain de ce festival. Selon la conférencière, 150 chanteurs issus de huit wilayas (Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Jijel et Alger) prendront part à cette édition placée sous le slogan "Chanson et mémoire". La cérémonie d'ouverture, a-t-elle affirmé, sera agrémentée par la voix mélodieuse de la jeune chanteuse Noria Yasmine, une étoile montante de la musique kabyle, originaire de Djemaâ Saharidj (Tizi Ouzou), qui interprétera une nouvelle chanson écrite et composée par le maestro Kamel Hammadi, intitulée A-yafenan (l'artiste). Elle sera suivie d'une projection vidéo d'un documentaire retraçant la vie et le parcours artistique du défunt Abdelkader Bouhi. Pour la soirée, ça sera le célèbre chanteur Akli Yahiatène, l'une des figures emblématiques de la chanson kabyle, qui va se produire devant le public béjaoui. Afin de permettre aux citoyens résidant en dehors du chef-lieu de wilaya de ne pas rester en marge de cette manifestation culturelle, les organisateurs ont prévu des festivités, notamment des soirées musicales, dans une dizaine de communes, telles qu'Adekar, El-Kseur, Amizour, Darguina, Sedouk, El-Flay, Oued Ghir, Aït Djellil et Béni Ksila. Par ailleurs, Mme Gaoua annoncera également la présence de deux autres vedettes de la chanson kabyle, Rabah Asma et Lounis Aït Menguellet. Ce dernier devra se produire le dernier jour du festival, lors de la cérémonie de clôture. Pour sa part, Kamel Hammadi estimera que "parmi les jeunes chanteurs ayant déjà pris part aux précédentes éditions de ce festival, on a remarqué l'émergence d'artistes talentueux qui ont vraiment un avenir prometteur". L'orateur, qui compte à son actif plus de deux mille chansons, insistera néanmoins sur la formation, invitant les jeunes artistes à se former aussi bien sur le plan musical que poétique. "La formation est la clé de la réussite", a-t-il soutenu. K. O. Nom Adresse email