"À la date du 21 juin, les immeubles menaçant ruine (IMR) dans la capitale étaient au nombre de 67 bâtisses. Ceux qui étaient classés rouge ont été évacués et les familles qui les occupaient ont été relogées. Heureusement d'ailleurs, sinon ç'aurait été la catastrophe. Les habitations de catégorie orange étaient programmées pour plus tard. Malheureusement, le séisme du 1er août a chamboulé le programme rendant nécessaire l'évacuation des familles exposées à un danger réel et imminent. Beaucoup de ces bâtisses sont automatiquement passées à la catégorie rouge. C'est cet aléa naturel qui a changé l'opération relogement entamée avant le mois de Ramadhan et qui se poursuivra prochainement jusqu'à épuisement du stock de 22 000 unités actuellement disponible", a affirmé le wali d'Alger dans un entretien à Liberté. Abdelkader Zoukh a, par ailleurs, expliqué que juste après le séisme, 682 familles ont été recensées et aussitôt prises en charge pour une vie décente au niveau du site d'Ouled Mendil dans la commune de Douéra. Ces familles qui résidaient dans 89 IMR, sont originaires des communes de Bab El-Oued, Bologhine, La Casbah, Oued Koriche, Alger-Centre, Belouizdad, Kouba et Ouled Fayet. "C'était une priorité absolue, a-t-il ajouté, car les immeubles en question datant tous de l'époque coloniale, ont été sérieusement touchés par la secousse majeure de vendredi. Fragilisées, les bâtisses n'auraient pu résister à une réplique même de moindre intensité qui aurait été fatale pour les occupants dont la majorité a préféré ne pas rester sur les lieux." Quant au relogement des familles du Hamiz le 1er août, le wali a expliqué que cette opération, contrairement à des supputations tendancieuses, était programmée depuis longtemps car le bidonville en question constituait une contrainte majeure pour l'ouverture du lycée qui avait besoin de la libération de cette emprise. En fait, des supputations il y en a eu. Celles-ci se sont traduites par les coups de colère dans certains quartiers où des citoyens ont crié à "la discrimination" dans la distribution des logements. Pour le wali, il s'agit de comprendre que la priorité dans le relogement des immeubles vétustes ou des IMR dépend des résultats d'expertises menées par le Centre de contrôle technique (CTC) à qui échoit la décision de prioriser un immeuble sur un autre. "Le relogement dans ce cas de figure, précise le commis de l'Etat, se fait en fonction de la décision du CTC." À noter dans ce sens la prise en charge du CTC en mettant en place 24 brigades de deux experts secondés par un agent de la Protection civile. Une fois les familles relogées, l'immeuble est rendu inhabitable avant sa démolition finale, pour éviter un nouveau squat avec toutes les conséquences qui en découleraient. Il faut savoir à ce sujet que les services de la wilaya ont été souvent confrontés à ce genre de situation. Mieux, le cas de démolition à la rue Abderrahmane-Mira (Bab El-Oued) de sept commerces situés sous l'IMR est assez édifiant. Des citoyens ayant probablement fait l'objet de manipulations se sont opposés à cette démolition. Mais la wilaya a fait exécuter l'opération de démolition en dédommageant toutefois la propriétaire du terrain. Colère à Diar Echems : manipulation, répond la wilaya Le séisme de vendredi dernier n'a pas fait que des malheureux. Des familles, qui ne s'attendaient certainement pas à la bonne surprise, ont vu leur souffrance abrégée en bénéficiant d'un appartement, tout ce qu'il y a de plus beau sur le marché du logement social. Le site d'Ouled Mendil est, de l'avis des connaisseurs et des experts en matière d'habitat, un fleuron architectural réalisé avec des matériaux nobles. Cela démontre la volonté des pouvoirs publics d'aller vers la perfection. Mais au fait, l'événement n'a pas été perçu de la même manière par tous puisque dans certains quartiers, jeunes et moins jeunes ont exprimé leur colère dans la rue et fermé des routes, à l'exemple de Diar Echems. Des dizaines de familles de ce quartier populaire datant de la période coloniale, construit dans le cadre du fameux plan de Constantine proposé par de Gaulle, sont sorties crier leur mécontentement face à la "discrimination" dans la distribution des logements. La présidente de l'APC d'El-Madania a tenté de calmer la foule en recevant une délégation à qui elle a expliqué que les 450 familles restant du dernier relogement de 2010 seront toutes relogées. Malgré cette assurance, la tension est toujours perceptible chez les contestataires, craignant un report de longue durée. Pour le wali d'Alger, "ce mouvement de protestation ne trouve pas de raison justifiée dans la mesure où le programme de relogement n'est pas remis en question, qu'il s'agisse de ce quartier ou des autres cités recensées dans ce cadre. Le séisme a quelque peu faussé les cartes en créant un décalage dans le planning, mais rien de grave par rapport à ce qui a été tracé puisque les opérations de relogement vont se poursuivre jusqu'à épuiser le stock des 22 000 logements alors que 11 000 autres unités seront bientôt réceptionnées. Il ne s'agit ni plus ni moins que de manipulations orchestrées notamment par les exclus du relogement pour des raisons évidentes". Le refus de sortir d'Alger : pas d'alternative Le dernier relogement du bidonville d'El-Hamiz a généré, lui aussi, un certain nombre de contestations et, du coup, suscite l'interrogation de savoir quelle attitude prendre lorsque des citoyens refusent de prendre possession de leur logement sous prétexte d'éloignement ? Là aussi, Abdelkader Zoukh reste intransigeant face à ce qu'on peut appeler du chantage. Le problème du foncier se pose depuis quelque temps pour Alger, souligne le wali. "Nous avons été obligés d'aller vers les wilayas limitrophes pour réaliser le programme ambitieux de la capitale. Le manque d'assiettes au profit des projets d'utilité publique nous contraint à chercher des terrains en dehors du territoire d'Alger. Il est clair que l'essentiel est de résorber le manque existant et d'offrir aux citoyens une vie décente dans des logements propres répondant à toutes les normes et dans des cités offrant commodités et services, contrairement aux cités-dortoirs du passé. Aujourd'hui, les logements sont bien faits, nous veillons à offrir à leurs occupants le confort nécessaire par la création d'une certaine autonomie des cités. Cependant, il est hors de question de céder aux caprices de certains qui trouvent de fallacieux prétextes pour ne pas rejoindre leur nouvelle résidence. Que ce soit bien clair : ceux qui agissent de la sorte n'auront qu'à s'en prendre à eux-mêmes. L'Etat est en train de déployer des efforts colossaux pour le dossier relogement. Il est inacceptable que des bénéficiaires, mus par un but inavoué, gâchent une opération aussi noble à laquelle la majorité est heureusement adhérente." A. F. Nom Adresse email