A Melbou, à l'extrême est de la wilaya de Béjaia, la saison estivale bat son plein. Entre 4 500 et 9 000 DA la nuitée, le prix ne dissuade nullement ceux qui veulent profiter du cadre idyllique de la région. Il faut dire que l'absence de structures hôtelières et le projet d'une ZET renvoyé aux calendes grecques, a fait que la location d'appartements constitue l'ultime recours pour les estivants, quitte à payer le prix fort. Mais dans cette commune balnéaire, la saison estivale est aussi une période de négoce pour les jeunes chômeurs de la région. Tout le long de la plage, une dizaine de baraques de fortune sont installées avec des autorisations délivrées par la municipalité. On y vend pêle-mêle de la nourriture mais aussi des rafraîchissements et des accessoires de plage. Des prix élevés y sont pratiqués malgré la proximité du village: de l'eau minérale à 50 DA, des bouteilles de jus à 150 DA, des sandwichs à partir de 150 DA. Mais des prix expliqués par les tenanciers de ces petits commerces par les grandes charges auxquelles ils font face notamment la location et l'électricité. Yacine, jeune lycéen, qui exerce dans l'un de ces commerces d'été parle, cependant, d'une spécialisation pour chaque baraque. Les locations des parasols, des tables, des chaises et des pédalos sont aussi une source de revenus. Même des barques sont louées pour un tour en mer à 400 DA. Visibles sur tout le long de la plage, des tentes de forme carrée sont installées pour la location, obstruant la vue de la grande bleue pour ceux qui se placent derrière. A 500 DA la journée, sous ces "parasols hallal", comme on les appelle ironiquement, la "famille" se retrouve à l'abri des regards inquisiteurs des voisins. Mais en plus des locations sous toutes ces formes, pour ceux qui s'y rendent en voiture, les abords de la plage à Melbou est une succession de parking. Loués jusqu'à 70000 DA la saison pour le plus onéreux, ces espaces sont tenus par des groupes de jeunes de la localité en quête de bourses pour la rentrée. Mais pas seulement au bord de la mer. A proximité de plusieurs immeubles, des espaces sont transformés en parkings gardés. Des parkings loués par la municipalité et qui ont été à l'origine de quelques remous en début de saison : on aurait loué un même espace à deux groupes de jeunes de la localité, ce qui a donné lieu à mouvement de protestation et un blocage de l'axe principal du village. Mais les sommes que doit débourser l'estivant qui prend la destination de Melbou, n'ont pu déteindre sur la grande affluence des vacanciers. H. K. Nom Adresse email