La haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a accusé hier les membres du groupe armé de l'Etat islamique (EI) de mener un "nettoyage ethnique et religieux" en Irak, et a appelé à juger les responsables des éventuels crimes contre l'humanité. "De graves et horribles violations des droits de l'homme sont commises chaque jour par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et des groupes armés associés. Ils ciblent systématiquement les hommes, femmes et enfants en fonction de leur appartenance ethnique, religieuse ou sectaire et mènent impitoyablement un nettoyage ethnique et religieux dans les régions sous leur contrôle", a déclaré Mme Pillay, dans un communiqué. Sur le terrain militaire, les forces kurdes peshmergas, appuyées par l'aviation irakienne ont infligé plusieurs revers aux terroristes de l'Etat islamique. Les peshmergas ont réussi à reprendre 3 villages au nord-est de Bagdad aux terroristes de l'Etat islamique (EI), lundi, et ont repoussé deux assauts dans une autre région, ont annoncé des responsables. Grâce en partie aux frappes américaines et le soutien en armes des Européens, l'armée irakienne et les combattants peshmergas de la région autonome du Kurdistan affrontent maintenant les terroristes de l'EI, sur plusieurs fronts pour leur reprendre les territoires dans 5 provinces du pays, dont ils se sont emparées, suite à leur offensive fulgurante du 9 juin. Hier encore, les forces kurdes, soutenues par l'aviation irakienne, ont repris aux terroristes 3 villages de la région de Jalawla, dans la province de Diyala (Est), ainsi que l'une des routes principales utilisées pour transporter combattants, matériel et vivres, a annoncé un général peshmerga. Les troupes kurdes sont en outre sur le point de contrôler toutes les entrées de la ville de Jalawla, qu'elles cherchent à reprendre à l'EI depuis des semaines, a ajouté l'officier. Plus au Nord, elles ont lancé deux attaques contre la ville majoritairement chiite de Touz Khourmatou, à 175 km au nord de Bagdad. Les forces kurdes, soutenues, là aussi, par l'aviation irakienne, ont repoussé les deux assauts menés dans la nuit de dimanche à lundi, selon des responsables. Les Etats-Unis ont lancé le 8 août une campagne de frappes aériennes contre les insurgés qui gagnaient du terrain sur les peshmergas et menaçaient Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Washington a mené plus de 90 raids, aidant les Kurdes à reprendre certains secteurs. Les peshmergas ont ainsi repris dimanche le contrôle de la zone de Qaraj, au sud-est de Mossoul (Nord), première ville tombée aux mains des insurgés le 10 juin et leur place forte depuis. Les frappes américaines ont en outre aidé les peshmergas à reprendre le 17 août le plus important barrage d'Irak. Mais Washington n'a, pour l'instant, pas étendu ses frappes au delà du nord irakien. L'Irak qui a fait appel à la communauté internationale pour aider son pays à lutter contre terroristes, a, dans ce sens, reçu le soutien de Téhéran. Même si ce dernier avait réduit ce soutien à la coopération technique, la mort, fin juillet, d'un pilote iranien dans des combats en Irak et la présence d'avions de combats venus probablement d'Iran semblent indiquer, selon des experts, une implication plus directe de l'Iran chez son voisin. A. R./agences Nom Adresse email