L'organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) vient de publier son dernier rapport sur l'Algérie. Intitulé : “La liberté de la presse victime de l'Etat de non-droit”, ce rapport comporte des témoignages de journalistes, résidant aussi bien en Algérie qu'en France, un rappel des derniers procès intentés contre la presse et un hommage au travail des correspondants de presse locaux. Il est d'ailleurs réservé une place importante à l'affaire de notre confrère d'El Watan Abdelhaï Beliardouh, décédé récemment des suites de pressions exercées sur lui par des hommes d'affaires de Tébessa. Reporters sans frontières, basée à Paris, s'est intéressée au travail des journalistes algériens dans le contexte actuel, “marqué par les menaces, la répression (en Kabylie notamment), les intimidations, etc.”. Le rapport, une enquête menée par Virginie Locussol, cite également “l'impunité des généraux et de certains hommes d'affaires influents”. Il dénonce, par ailleurs, les amendements apportés au code pénal et l'avant-projet de loi sur l'information, qualifiés de liberticides. RSF recommande aux autorités algériennes de mettre fin aux “poursuites judiciaires abusives de la part du ministère de la Défense”, “d'ouvrir des enquêtes dans les agressions ou les menaces à l'encontre des journalistes, en s'intéressant particulièrement aux cas des correspondants locaux” et de “modifier le code pénal afin de supprimer les peines de prison pour les délits de presse...” L. B.