La deuxième phase du dialogue intermalien s'ouvre demain à Alger. Les deux parties, le gouvernement malien et les groupes armés du Nord, ont profité de l'intermède entre les deux phases dont la première s'est achevée le 24 juillet dernier avec la signature de deux documents, la feuille de route des négociations et l'arrêt des hostilités, pour se préparer et bien préparer les discussions de fond. Ainsi, les groupes du Nord, qui ont failli reprendre les armes pour s'affronter, ont décidé de mettre de côté leurs divergences "épidermiques" et de faire front uni. En effet, les groupes armés ont pu, en quatre jours de réunion à Ouagadougou au Burkina Faso, conclure un accord pour parler d'une seule voix. Ils se sont mis d'accord sur les fondamentaux, le statut juridique et politique de la région du Nord et le respect de ses spécificités. Ils ont également réitéré leur engagement à cesser toute hostilité mais à défendre le territoire de toute incursion étrangère. Entendre par là, les groupes terroristes qui y sévissent encore. Entre-temps, certains représentants de ces groupes ont bénéficié de formations et d'assistance sur les techniques de négociation avant d'aborder la phase décisive. De son côté, le gouvernement malien a profité de cette pause pour intensifier ses contacts avec les partenaires notamment l'Algérie qui chapeaute les discussions. Il s'agit, avait indiqué le chef de la diplomatie malienne qui participe à ces négociations, de coordonner avec les partenaires et de se concerter avant d'entamer la seconde phase des discussions qui va certainement, selon lui, être très difficile. Il a relevé la bonne volonté de toutes les parties pour faire aboutir le dialogue et trouver une solution durable à la crise. Malgré ce climat d'optimisme de part et d'autre, les groupes du Nord, pour ajouter un peu de pression, ont réclamé la neutralité de la médiation. Ils ne veulent pas voir l'Algérie prendre parti pour un des deux camps. Une doléance qui n'a pas lieu d'être puisque ces mêmes groupes ont sollicité le soutien de l'Algérie, au même titre d'ailleurs que le président I. B. Keïta, pour rapprocher les vues et aborder le dialogue de manière harmonieuse. Et c'est à Alger que ces groupes ont signé le premier protocole qui a consacré le principe de leur participation. Les pays voisins, la communauté internationale, l'UA et l'ONU ainsi que les partenaires étrangers soutiennent la médiation algérienne qui connaît bien le dossier et appuient le processus d'Alger. Ces partenaires n'ont d'ailleurs pas manqué de faire des pressions sur les deux parties afin de revoir leurs exigences. D'ailleurs, le MNLA n'a pas tardé à abandonner la revendication de l'indépendance de l'Azawad avec engagement pour le respect de l'intégrité territoriale du pays et avec les autres groupes à lutter contre le terrorisme. Ce second round concernera essentiellement des questions de fond liées au statut juridique et politique de la région du Nord, au développement, à la sécurité et, certainement, aux questions liées à la gestion des éléments armés après la signature de l'accord final. D. B. Nom Adresse email