Le règlement des ventes de gaz et de pétrole en monnaies nationales avec la Chine, l'Inde, l'Iran, la Turquie, en roubles et en euros avec l'Union européenne, priverait les Etats-Unis de ce levier monétaire qui leur permettait jusqu'à présent de faire pression sur la Russie. Le dollar est pour l'instant la monnaie de référence pour le commerce international, et notamment pour tous les échanges liés aux hydrocarbures. Mais il semblerait que la situation est en train de changer lentement. En effet, en réaction à la vague de sanctions dont elle fait l'objet à propos de la crise ukrainienne, la Russie a mis au point un accord d'échange de devises nationales (swap) avec la Chine. L'accord conçu par la Russie et la Chine prévoyant des échanges de devises nationales (swap) pourrait mettre un terme à l'hégémonie du dollar. La signature d'un contrat de 400 milliards de dollars prévoyant la livraison par la Russie à la Chine de 38 milliards de mètres cubes de gaz par an, et ce, pendant 30 ans, constitue le socle de cette stratégie d'éviction du dollar des transactions des deux pays. Ce nouvel accord créera une nouvelle marge de manœuvre permettant de se débarrasser de l'hégémonie du dollar dans le monde. Les experts, relayés par la presse internationale, soulignent que pour les Etats-Unis, les événements en Ukraine ne sont qu'un prétexte pour imposer des sanctions sur les livraisons d'équipement gazier et pétrolier vers la Russie. Leur objectif est de redessiner la carte mondiale de l'énergie, où la Russie joue actuellement un rôle dominant. Mais Moscou pourrait répondre à ces sanctions en évinçant progressivement le dollar de ses transactions avec les hydrocarbures. Le règlement des ventes de gaz et de pétrole en monnaies nationales avec la Chine, l'Inde, l'Iran, la Turquie, en roubles et euros avec l'Union européenne, priverait les Etats-Unis de ce levier monétaire qui leur permettait, jusqu'à présent, de faire pression sur la Russie. L'accord signé par la Chine et la Russie représente une part importante des échanges mondiaux. On estime que le commerce entre la Russie et la Chine représente 40 milliards de dollars par an. Sachant que cet accord s'applique sur les échanges de pétrole et de gaz, l'hégémonie du dollar vient d'être mise à mal. Car bien que les états-Unis restent les plus gros consommateurs de pétrole au monde, c'est la Chine qui détient la première place en terme de consommation de ressources énergétiques. Sachant que la Russie, quant à elle, est devenue le premier exportateur de pétrole et le plus gros exportateur de gaz au monde. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que la Russie tente de se détacher du dollar. En 2006, Vladimir Poutine avait déjà essayé de libeller le gaz naturel en rouble. Il souhaite, en effet, à terme, ouvrir une Bourse d'échange de pétrole et de gaz directement en Russie et ainsi effectuer toutes les transactions en rouble. La Chine affiche d'ailleurs les mêmes ambitions en Asie, elle souhaite promouvoir l'utilisation du yuan pour les échanges commerciaux, et a même récemment signé un accord avec la Malaisie dans ce sens. Conjuguée à la situation économique de plus en plus désastreuse aux Etats-Unis, si des initiatives de ce genre continuent à voir le jour, l'hégémonie du dollar américain pourrait être remise en cause. S. S. Nom Adresse email