Le pouvoir et l'opposition préparent leur rentrée politique, après une trêve de près de deux mois, dictée par le Ramadhan en juillet et les vacances en août. Durant tout ce temps, c'est tout le pays qui a dû se mettre en mode sommeil. À partir de cette semaine, chacun attend l'autre. Le premier aura à présenter la copie concernant le projet de la révision de la Constitution, résultat de consultations dont une large partie de l'opposition a contesté non seulement la forme mais aussi le fond. L'opposition met à profit les universités d'été des partis pour rassembler et peaufiner la stratégie pouvant mener à une transition douce. Le pouvoir prend très au sérieux ces rencontres puisque un des leurs et non des moindres y a laissé ses ambitions. Il s'agit d'Abdelaziz Belkhadem, un des piliers du FLN et élément incontournable dans l'échiquier politique du pouvoir, voire du régime en place. Très courues, ces rencontres ont réussi à forger un minimum d'entente, à faire asseoir à la même table ceux qui, hier, s'ignoraient tout bonnement quand ils ne se faisaient pas la guerre. Assurément, le mur psychologique, qui entretenait le rejet des uns par et pour les autres, est tombé. Le pouvoir devra certainement compter avec cette nouvelle donne. Pouvoir et opposition se sont quittés, il y a deux mois, en laissant beaucoup de poussière sur les tapis de la maison Algérie. Désormais, continuer à se regarder en chiens de faïence ne sera pas profitable pour un pays qui peine à trouver sa voie et à retrouver sa voix. La société civile, quant à elle, s'implique, quoique timidement, dans cette bataille pour un changement de gouvernance. Mokrane Aït Larbi estime que la transition est nécessaire et que les décisions engageant notre avenir doivent être consensuelles. Il rejoint ainsi ceux qui présentent l'armée comme un acteur incontournable, non par ses chars ou son infanterie, mais parce qu'elle reste un élément de stabilité. Le pouvoir en place écoutera-t-il ces préconisations et autre avis ? N'en fera-t-il qu'à sa tête ? Le premier test sera, sans doute, le contenu de cette énième révision de la Constitution. Le texte va-t-il répondre aux préoccupations de tous pour mériter le qualificatif de consensuel, comme promis ? C'est la grande question de cette rentrée. O. A. [email protected] Nom Adresse email