Résumé : Nora est charmée par l'accueil de la propriétaire de la pension et par la chambre qui lui est attribuée. Elle ne pouvait espérer davantage dans son état. Ici, Achour ne pourra pas la retrouver. Mme Robert lui posera quelques questions de routine, auxquelles la jeune femme répondra sans entrave. La jeune femme était charmée. La chambre était non seulement belle et bien entretenue, mais dégageait un air ancien qui n'était pas pour lui déplaire. -Alors, la chambre vous plaît ? Nora sourit : -Oui, beaucoup. Franchement, je n'espérais pas autant... -Bien... Je dois juste vous signaler que la salle de bains est au fond du couloir. -Merci Mme Robert, vous êtes bien aimable. -Prenez tout d'abord vos aises et reposez-vous... Nous discuterons affaire plus tard. Heu... J'aimerais juste vous demander si vos papiers sont en règle. -Tout à fait. Nora ouvre son sac à main et extirpe son passeport. -Voici mon passeport. J'ai un visa pour trois mois. Cela fait à peine trois semaines que je suis en France. Mme Robert prend le document. -Je dois le garder un moment. J'aimerais juste vérifier quelques détails... Heu... Vous m'en excuserez, mais c'est la procédure réglementaire. -Je vous comprends fort bien... -Dans l'après-midi vous pourrez le récupérer. Elle jette un coup d'œil sur la photo et le nom, puis revint vers Nora : -J'aimerais vous informer sur quelques habitudes bien ancrées dans notre pension. Nous prenons nos repas dans la grande salle à manger du rez-de-chaussée. Le petit-déjeuner est servi à 7h30, le déjeuner à 12h30, le goûter à 16h et le dîner à 20h30. Nous mangeons tous à la même table, les pensionnaires et nous-mêmes, je veux dire M. Robert et moi. -Parfait, je vais tenter d'être aussi ponctuelle que possible. -Ne ratez pas vos repas, sinon vous allez devoir vous contenter des restes dans la cuisine. Nora sourit : -Peu importe... L'essentiel pour moi est d'avoir pu trouver où habiter pour les prochaines semaines. -Vous ne serez pas déçue. Je préfère aussi vous dire tout de suite que les retours tardifs ne sont pas tolérés, et les invitations abusives non plus. Vous pourrez toutefois recevoir de temps à autre vos amis, mais au salon, jamais dans votre chambre. Peut-être que cela vous paraît un peu sévère, mais comprenez-moi. Je jouis d'une très bonne réputation dans le quartier et d'un grand respect auprès de mes locataires. Je n'aimerais pas ternir l'image de ma pension. -Je suis tout à fait d'accord avec vous Mme Robert, et j'espère ne jamais vous causer de désagrément. Pour le moment, je ne connais encore personne dans cette ville, et même dans le cas contraire, je ne me permettrais pas de vous importuner ou de vous incommoder par des présences étrangères. -Parfait. Elle jette un coup d'œil à sa montre-bracelet avant de poursuivre : -Le déjeuner sera servi dans une heure. Tâchez d'être parmi nous. Nora referme la porte de sa chambre et tire sa valise dans un coin, avant de s'allonger sur le lit. Elle prend une longue inspiration et ferme les yeux. Ses premières heures dans cette ville étrangère s'étaient avérées assez agréables et bénéfiques. Elle était déjà sûre de dormir ce soir dans ce lit, et d'être à l'abri du froid et des dangers de la rue. Elle se relève et se saisit de son sac à main pour retirer quelques papiers et vérifier ce qui lui restait comme argent. Elle compte les billets de banque et se dit qu'avec ce qu'elle possédait, elle pouvait payer sa pension pour le mois et tenir quelque temps. Elle se félicitait intérieurement d'avoir pensé à prendre avec elle cet argent avant de quitter le pays. Sans consulter qui que ce soit, elle avait puisé dans ses économies pour changer une somme assez conséquente en euros. Elle repense à Achour ! L'a-t-on libéré... ? Etait-il rentré à la maison pour constater qu'elle avait quitté les lieux... ? Avait-il déjà lancé un avis de recherche... ? (À suivre) Y. H. Nom Adresse email