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Un jour je saurais... 50e partie
Publié dans Liberté le 07 - 09 - 2014

Résumé : C'était l'heure du déjeuner, Nora descendit à la salle à manger, où se trouvaient déjà quelques pensionnaires. Mme Robert fera les présentations. Farès est un jeune archéologue marocain, qui se trouvait là pour des études. Il entame tout de suite une discussion avec elle et lui proposera son amitié.
Nora sourit franchement au jeune étudiant :
- Avec plaisir Farès.
- Vous vous appelez Dora...
- Nora plutôt...
Elle rit, et Mme Robert lui fait un clin d'œil avant de lancer :
- Moi je l'appelle Dora... Vous voyez un inconvénient jeune homme ?
- Pas du tout Mme Robert. Je voulais juste savoir si c'était son vrai prénom.
- Vous êtes aussi curieux dans votre vie que dans vos recherches.
- Cela fait partie de mon tempérament de Méditerranéen.
Ils rirent, et terminèrent gaiement leur repas avant de passer au salon pour le rituel café.
Nora en profitera pour s'approcher de Mme Robert et lui signifier son intention de régler son loyer dans l'immédiat. Cette dernière lui fera signe de la suivre dans son bureau, où elle dut remplir des fiches et signer des papiers. En fin de parcours, la jeune femme s'acquittera d'un premier versement de location, qui ne lui parut pas aussi extravagant qu'elle l'appréhendait.
Elle soupire de soulagement, en remontant dans sa chambre, pour se préparer à sortir. Elle avait l'intention de rendre visite le jour même à la vieille handicapée.
Vérifiant qu'elle avait l'annonce dans son porte-monnaie, elle quitte la pension et hèle un taxi qui la déposera quelques minutes plus tard devant un immeuble assez vieux, mais bien entretenu.
Le nom de la vieille dame était inscrit sur une boîte aux lettres. Nora se félicite d'avoir pu trouver aussi facilement la maison et se met à monter les escaliers.
Arrivée au deuxième étage, elle actionne la sonnerie, non sans avoir encore une fois vérifié le nom et le prénom de la dame en question.
Elle dut attendre quelques secondes, avant que quelqu'un ne vienne ouvrir. C'était une jeune infirmière. Cette dernière lui demande poliment :
- Madame ?
Nora lui tendit l'annonce :
- Je viens pour ça...
- Ah ! vous êtes intéressée par ce boulot ?
- Tout à fait...
- Alors veuillez me suivre... Je vais vous présenter à Mme Claude.
L'appartement quoique spacieux n'était pas trop meublé. Quelques chambres s'alignaient le long d'un sombre couloir et une odeur d'alcool imprégnait les lieux.
L'infirmière ouvrit une porte et indique à Nora une vieille femme alitée qui dormait profondément :
- Je viens de lui administrer un sédatif. Ses jambes la font atrocement souffrir en hiver, et elle ne trouve le repos que dans les nombreux médicaments que ses médecins lui prescrivent.
Nora prit en compassion cette vieille femme qu'elle ne connaissait pas encore, mais qui lui parut aussi fragile qu'une feuille morte.
- Elle a besoin de quelqu'un pour lui tenir compagnie et lui faire la lecture. Moi je ne passe que deux fois par jour pour ses soins. Parfois je suis obligée de demeurer auprès d'elle jusqu'à ce qu'elle s'endorme.
- Et le soir ?
L'infirmière hausse les épaules d'un air impuissant :
Après le dîner, je lui donne ses médicaments et attends jusqu'à ce qu'elle s'endorme pour partir.
Vous voulez dire qu'elle passe la nuit seule dans l'état où elle est ?
L'infirmière hausse encore les épaules :
- Elle n'a plus personne dans ce monde. C'est la veuve d'un ancien officier de l'armée, et touche une pension conséquente. Mais elle est trop vieille, et sa santé décline de jour en jour.
-Elle n'a pas d'enfants ?
- Pas que je sache... Il y a juste une bonne qui passe de temps à autre pour faire le ménage et la cuisine. Je lui sers moi-même ses repas.
(À suivre)
Y. H.
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