Un dossier détaillé a été transmis à l'inspection générale du ministère de tutelle. Toutes les parties concernées ont été entendues. L'affaire Ebossé n'est pas près de connaître son épilogue. "J'aurais aimé parler de notre plan d'action pour l'année en cours et bien d'autres choses liées au monde du sport. Mais la bêtise humaine est là et, malheureusement, l'affaire d'Albert Ebossé, décédé au stade de Tizi Ouzou, nous interpelle tous. C'est une affaire qui a terni l'image de l'Algérie. Ce qui s'est passé au stade de Tizi Ouzou est très grave. Cette violence chronique a augmenté de 30% depuis l'année 2012, d'autant que nous avons perdu un joueur sur un terrain de football." Consterné, voire choqué, par cet incident, le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, n'a pas caché sa révolte hier au Forum de Liberté. "La loi, toute la loi, doit être appliquée", dira-t-il à l'endroit des personnes en charge de ce dossier qui a fait couler beaucoup d'encre. "La loi, toute la loi, doit être appliquée" Sujet phare du forum, la violence dans les stades et particulièrement l'affaire Ebossé a dominé les débats. M. Tahmi est vite passé aux révélations."L'enquête avance bien et nous avons reçu un rapport très détaillé. Le dossier a été transmis à l'inspection générale du ministère de tutelle." Selon lui, il ressort que la commission de sécurité s'est réunie avant la rencontre qui avait opposé la JS Kabylie à l'USM Alger, et ce, en présence d'un représentant du wali, d'un représentant du ministère, d'un responsable de la commune, d'un responsable de la Sûreté nationale et du président du club. Lors des investigations, toutes les parties ont été entendues. Pour le ministre des Sports, les travaux entrepris hors du stade y sont pour quelque chose, surtout qu'il y avait beaucoup de gravats, de pierres et d'objets contondants. En revanche, la commission a confirmé qu'il n'y avait pas de travaux à l'intérieur du stade du 1er-Novembre le jour du match. Bien que le dispositif de sécurité ait été renforcé, les portes du stade ont été ouvertes 15 minutes avant la fin de la rencontre pour laisser les supporters sortir, notamment ceux qui avaient manifesté leur mécontentement après le résultat des Canaris face aux Rouge et Noir (2-1). M. Tahmi a également révélé que l'objet jeté au stade et "objet de litige" est identique aux objets retrouvés hors du stade. Il s'agit, selon l'enquête, d'une ardoise tranchante. Pis encore, les tribunes 7, 8 et 9, celles limitrophes au tunnel de sortie, ont été occupées durant la seconde mi-temps par des supporters, alors qu'elles avaient été fermées au public depuis plusieurs années. 75 textes d'application seront bientôt élaborés Là aussi, l'enquête déterminera la responsabilité de l'auteur de cette décision. "La loi interdit l'introduction de tout objet dangereux dans les tribunes, à commencer par les fumigènes. Il y a mort d'homme ! Donc, la loi sera appliquée dans toute sa rigueur contre les responsables de ce drame", enchaînera M. Tahmi. À la question relative à la déclaration du ministre de la Justice qui incrimine les responsables de la prévention, le ministre estime qu'"il faut poursuivre toute personne incriminée. La mort d'Ebossé est inacceptable. Même les mineurs non accompagnés de leurs propres parents, je veux dire leurs vrais parents, sont interdits d'accès dans un stade. Il suffit d'une bande de voyous pour semer la pagaille. Mais, il y a aussi un point important ! Beaucoup accèdent au stade gratuitement, et parfois, ils sont plus nombreux que ceux qui payent. Du coup, la question de contrôle aux portails est aussi importante pour nous dans cette affaire, même si la violence n'est pas propre au stade de Tizi Ouzou". Evoquant l'application de la loi, notamment les textes promulgués en 2013, M. Tahmi révèlera que 75 textes d'application seront bientôt élaborés. "Il ne suffit pas de couper des têtes et dire que tout est réglé. La violence dans les stades est un phénomène de société auquel des responsables doivent faire face afin de le juguler. C'est plus profond que nous le pensons. Je le répète, toute personne incriminée et responsable dans l'affaire d'Albert Ebossé aura affaire à la loi. Le ministère des Sports ne va pas se substituer à la justice. Le gouvernement va sévir", a-t-il encore affirmé. Il faut savoir que la Commission nationale de lutte contre la violence dans les stades se réunira cette semaine pour évoquer tous les volets inhérents à cet incident et discuter de la feuille de route arrêtée par le conseil interministériel pour prendre des mesures efficaces, afin d'assurer une sécurité maximale dans nos stades. F B Nom Adresse email