Hier, à Souk-Ahras, où il était en visite de travail et d'inspection, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a carrément rompu avec la tradition en refusant de procéder à la pose de la première pierre d'une nouvelle polyclinique, comme attendu par les responsables de la Direction de la santé de cette wilaya. Très critique, autant envers le maître de l'œuvre qu'envers les responsables locaux de son propre secteur, le ministre a estimé que les délais de 24 mois retenus sur sa fiche technique sont trop longs par rapport à l'envergure du projet en question. "Nous sommes en train d'exiger des entreprises des délais de 36 mois, voire moins, pour la réalisation de centres hospitaliers universitaires, et vous voulez nous imposer une éternité pour une structure aussi petite ?", a tonné Abdelmalek Boudiaf, demandant au chef de projet de reconsidérer l'étude. Et ce n'est pas l'unique sortie orageuse du ministre, car la veille, samedi, il avait pris à contrepied tout le monde dans cette même wilaya en effectuant une visite inopinée à l'hôpital Houari-Boumediene de la ville de Sedrata, où il a constaté de visu, semble-t-il, des dysfonctionnements graves et a procédé sans autre forme de procès au limogeage du directeur de cet établissement. Cela en promettant de dépêcher une commission d'enquête dans les prochains jours sur les lieux avant de prendre des mesures disciplinaires à l'encontre des proches collaborateurs dudit directeur. Faisant part publiquement de sa décision, Abdelmalek Boudiaf a demandé aux citoyens et à la presse d'informer sans tarder les cas de mauvaise prise en charge des malades et de dénoncer les gestionnaires défaillants activant au sein des structures de santé, considérant que c'est l'unique moyen pour redresser la situation. En disant cela, le ministre a rappelé que l'Etat est en train de dégager des sommes colossales pour moderniser le secteur et en faire profiter au mieux le citoyen. Il annoncera, dans la foulée, que son département est sur le point de lancer de nombreux programmes d'ici à la fin de l'année en cours, comme celui d'un service d'oncologie à Souk-Ahras, ce qui atténuera, quelque peu, espère-t-il, les souffrances qu'endurent les malades cancéreux de cette wilaya, obligés jusqu'ici de faire de contraignants déplacements à Constantine. Tout comme il se félicitera du recrutement par l'hôpital régional de cette ville de 13 médecins spécialistes et de l'élaboration d'une convention de coopération entre cet établissement et le centre hospitalo-universitaire Ibn-Rochd d'Annaba. À signaler que le ministre de la Santé a assisté à la cérémonie marquant la rentrée scolaire au sein du CEM Badji-Mokhtar, qui est l'une des plus anciennes structures scolaires de la ville, avant d'entamer sa tournée d'inspection. Nom Adresse email