Après des mois de valse-hésitation, les Etats-Unis et leurs alliés du Golfe ont décidé d'agir pour mettre un terme à l'avancée du monstre qu'ils ont créé sinon favorisé la création : l'Etat islamique (Daech). Ce jeudi s'annonce décisif pour la mise en place de la stratégie de lutte contre la menace que représente cet Etat fantoche ayant annoncé un califat sur des pans entiers de territoires à cheval entre la Syrie et l'Irak, à considérer d'abord la tournée du secrétaire d'Etat américain John Kerry, qu'il a entamée hier à Bagdad, destinée à bâtir une large coalition contre les terroristes de l'Etat islamique (EI), dont le plan d'action doit être présenté en soirée par le président Barack Obama. Les efforts internationaux qui se sont accélérés pour contrer la menace posée par l'EI devraient aboutir à la réunion arabo-américaine de Jeddah. Les discussions porteront sur un sujet essentiel. La mise en place de la coalition internationale, annoncée par Washington pour enrayer la menace des terroristes de l'EI sur les pays de la région, et partant sur les pays dont sont originaires les terroristes qui combattent en Syrie et en Irak. M. Kerry, est arrivé dans la matinée d'hier à Bagdad, devait aborder avec le Premier ministre Haïdar al-Abadi des moyens d'accroître le soutien américain au gouvernement formé lundi, selon le département d'Etat. Il devait évoquer aussi le rôle crucial que doit jouer l'Irak dans la construction d'une coalition mondiale destinée à vaincre l'EI, d'après un responsable américain. Après Bagdad, M. Kerry se rendra aujourd'hui à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie Saoudite, pour rencontrer les chefs de la diplomatie des 6 monarchies arabes du Golfe qui avaient réclamé plus de détails en vue de leur participation à la coalition. Des représentants d'Irak, de Jordanie, d'Egypte et de Turquie y prendront part. Cependant, si les pays du Golfe et l'Egypte, s'annoncent déjà partants, le projet n'emballe pas outre mesure la Jordanie, qui émet des craintes quant aux dessous de cette coalition. Son Premier ministre soupçonne les Etats-Unis de vouloir une guerre par procuration. Soit par pays arabes et musulmans interposés. Les Etats-Unis, qui ont dans ce cadre fait la promesse de bâtir une large coalition de plus de 40 pays, censée durer des années afin de faire face, d'affaiblir et au final de vaincre l'EI, précisent davantage que "presque tous les pays ont un rôle à jouer pour éliminer le mal que représente l'EI", dixit le secrétaire d'Etat A l'évidence, les Etats-Unis n'enverront pas leurs propres soldats, pas de combat au sol, mais leur contribution consistera, en revanche, à porter des frappes aériennes contre ces positions, comme cela avait été entamé au Kurdistan irakien, ou encore en Syrie où il est envisagé. En tout cas, le monde sera un peu plus fixé sur les détails de cette opération lorsque le Président américain aura présenté, jeudi 01h00 GMT, la stratégie des Etats-Unis pour affaiblir, et à terme détruire, l'EI. En la matière, il ne faudra pas s'attendre à des annonces précises sur le calendrier puisqu' il ne s'agit pas d'une opération à court terme, selon la Maison Blanche. M. Obama pourrait, selon des sources médiatiques, annoncer, en revanche, l'élargissement des frappes aériennes contre l'EI en Syrie dans le cadre de sa stratégie. A. R. Nom Adresse email