Habituellement, en pareil moment, la wilaya d'El-Bayadh enregistre souvent l'arrivée des premiers orages automnaux, alors que pour cette année, les vents de sable cycliques ont pris le dessus. Cette situation unique n'a pas seulement influé sur le quotidien de la population, mais elle a surtout eu des conséquences néfastes sur l'élevage de cheptel, et la famille des éleveurs n'a pas cessé de décrier les spéculateurs de l'aliment de bétail et autres maquignons. Ainsi, sur le marché parallèle, le quintal d'orge a déjà atteint 2600 DA, alors que ces spéculateurs se l'approprient aisément au prix légal ne dépassant pas 1500 DA le quintal, nous diront certains éleveurs rencontrés à l'occasion de la réouverture du marché de bétail. Ces derniers ajoutent que l'Etat semble incapable de mettre un terme à ce fléau qui touche la profession, au moment où ces négociants, n'ayant aucun lien avec l'élevage, font la loi, laissant les éleveurs à leur triste sort. Ce constat que les éleveurs locaux considèrent comme une atteinte à la profession ne cesse de prendre de l'ampleur, notamment à l'approche des fêtes de l'Aïd, sans oublier la maladie de la fièvre aphteuse qui a renforcé les agissements des spéculateurs. D'ailleurs, des centaines d'éleveurs ont préféré brader leur cheptel de peur des conséquences à subir en cas de propagation du virus. Ceci a été vérifié, encore une fois, au marché aux bestiaux, où l'écart de la revente a atteint des fois 10 000 DA, en l'espace de quelques minutes seulement. Pour les services de la DSA et ceux de la Chambre d'agriculture, la spéculation sur le prix de l'aliment de bétail ne peut être bannie si le mode d'élevage continue de manière traditionnelle. Sur ce, ils préconiseront l'établissement d'une fiche signalétique pour chaque éleveur, une façon d'arrêter le nombre exact du cheptel existant dans la wilaya et de distinguer le vrai du faux éleveur. Cela sous-entend que le chiffre de 1,7 million de moutons avancé à tort ou à raison reste discutable, surtout que les campagnes de vaccination menées par l'inspection vétérinaire de la wilaya n'ont jamais touché autant de cheptel. Du côté des éleveurs, cette fiche signalétique est mal perçue, car à leurs yeux, cela implique de payer des impôts et autres taxes. A ce comportement du double refus des éleveurs, aussi bien de dévoiler le nombre exact du cheptel détenu par leurs soins et celui de moderniser le mode d'élevage, c'est toute la profession qui risque de disparaître dans peu de temps, surtout avec l'absence de la relève dans ce domaine. Nom Adresse email