La fermeture des marchés à bestiaux, décidée par les pouvoirs publics dans le cadre de la lutte contre la fièvre aphteuse, n'arrange pas les affaires des éleveurs du cheptel ovin. Cette fermeture occasionne, selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), des frais supplémentaires relatifs à l'alimentation du bétail que les éleveurs ne sont pas prêts à prendre en charge. Surtout que les prix de l'aliment de bétail sont en hausse actuellement sur le marché mondial. « Une fermeture des marchés à bestiaux au-delà d'un mois engendrera des désagréments aux éleveurs. Ils doivent engager des frais supplémentaires pour entretenir leurs ovins », indique le porte-parole de l'UGCAA, Hadj-Tahar Boulenouar, qui souhaite que l'épidémie de la fièvre aphteuse soit vite maîtrisée. Car la fermeture des marchés de bétail pourra également pousser, toujours selon lui, les bouchers à s'approvisionner au marché informel pour répondre à la demande. Un mouvement informel de cheptel ovin est également envisagé à l'approche de la fête de l'Aïd El Adha. Les spéculateurs et les commerçants occasionnels sont, d'après le constat de l'UGCAA, d'ores et déjà en négociation avec les éleveurs. « L'un des commerçants a signalé l'acquisition récente d'une centaine d'ovins dans la wilaya de Sétif. Une pratique courante à l'approche de l'Aïd. Des commerçants achètent des moutons en grande quantité, les engraissent avant de les commercialiser à deux semaines de l'Aïd », explique-t-il. L'UGCAA s'attend, par ailleurs, à quelques jours de l'Aïd à une hausse dans les prix des ovins qui sont actuellement entre 22.000 et 40.000 DA par tête. Cette hausse, conséquence de l'évolution normale de la demande en cette période, sera probablement plus importante que celle de l'année dernière. « Une hausse entre 10 et 15% est plus que probable dans les prix du mouton par rapport à l'année passée. Les prix en hausse de l'aliment de bétail y sont pour quelque chose. Mais c'est aussi la conséquence de la fermeture des marchés à bestiaux », note-t-il. Il explique, à ce propos, que les éleveurs augmenteront les prix de leurs ovins pour compenser les pertes occasionnées par la fermeture de ces lieux. L'UGCAA s'attend à ce que trois millions de têtes ovines sur les 23 millions environ que compte le cheptel national soient sacrifiées à l'occasion de l'Aïd El Adha.