Résumé : Nora n'est pas trop mécontente de sa première journée. De retour à la pension, elle informera Mme Robert qu'elle venait de trouver du travail. Le soir même, elle fera connaissance avec les autres pensionnaires. Le lendemain Fares tente encore une fois de discuter avec elle, mais elle l'esquive habilement... Il était temps de se rendre chez Mme Claude. L'infirmière venait de passer. Nora, qui avait la clé de l'appartement, ouvre la porte et à se diriger vers la chambre de la vieille malade. Cette dernière était déjà réveillée et avait apparemment passé une bonne nuit car elle lui parut de bonne humeur. Nora s'acquitte des premières tâches de la matinée, puis, durant la sieste de la vieille dame, descendit faire des courses dans le quartier afin d'avoir une idée sur les lieux. Elle découvrit un fleuriste, une pharmacie, un cabinet médical, des magasins et même un vétérinaire. La veille, elle n'avait pas remarqué le petit parc qui faisait face à la maison, et se dit que de temps à autre, elle pourrait y promener la vieille dame. Quelques jours passent. Nora s'habituera vite à sa nouvelle vie. Elle travaillait dur, mais ne s'en plaignait pas. Mme Claude passait de longues heures à discuter avec elle. Nora avait fini par lui avouer la réalité. Elle lui avait parlé de son premier mariage, de Yazid, qu'elle aimait encore, puis de Achour, que ses parents lui avaient fait épouser pour l'éloigner de la maison, car sa condition de femme divorcée n'arrangeait pas leurs desseins dans une famille aussi conservatrice que la leur. C'est pour cela qu'elle avait décidé de prendre son destin en main. Elle avait fui Achour parce qu'il lui menait la vie dure, mais elle savait que ce dernier n'allait pas la lâcher aussi facilement. Mme Claude lui tapote la main : -Ne vous en faites donc pas... Même s'il vous retrouve un jour, vous pourrez intenter une procédure judiciaire pour demander le divorce. -J'y ai déjà pensé, mais je suis dans l'obligation de reconnaître aussi que j'ai abandonné le foyer et quitté la maison alors qu'il se trouvait encore en garde à vue. -Et alors ? C'est tout à fait légitime... Vous deviez fuir ce monstre parce qu'il vous rendait la vie dure... Heureux encore que vous n'ayez pas déposé une plainte contre lui. -Je ne voulais pas traîner dans les tribunaux ni trop tarder chez lui. D'ailleurs, je n'avais aucune ressource pour subvenir à mes besoins. Alors, après mûre réflexion, j'ai décidé de ne pas déposer une plainte contre lui mais de quitter rapidement la maison... De fuir... Fuir le plus loin possible... Même mes parents ne voulaient plus de moi... C'est la raison pour laquelle je me retrouve dans cette ville. Mme Claude sourit : -À la bonne heure... Votre fugue me vaut votre présence auprès de moi... On dirait que le hasard vous a incitée à venir au secours d'une vieille femme qui n'avait cessé de collectionner les dames de compagnie sans pour autant en apprécier aucune... Il aurait fallu que vous tombiez du ciel. Nora sourit : -Je ne sais pas laquelle d'entre nous est tombée du ciel pour l'autre, car à mon arrivée dans cette ville, j'ai eu le réflexe d'acheter un journal, et je suis tombée sur votre annonce... -Je n'en suis que plus heureuse... Elle lui serre la main en remarquant son regard triste : -Ne vous en faites donc pas Nora... Tout va s'arranger pour vous... -Je l'espère. Elle baisse la tête et sentit les larmes lui brûler les yeux. Pour ne pas se laisser aller à la tristesse et à la nostalgie qui commençaient à la gagner, elle relève promptement la tête et rencontre le regard de Mme Claude : -Désolée Mme Claude... Je ne voulais pas vous importuner avec mes préoccupations. -Ne vous en faites donc pas. Je n'aime pas vous voir triste... Heu... Parlez-moi donc de votre premier mari... -Yazid ? -Oui... Parlez-moi de lui... Nora soupire : -Il était... il était quelqu'un de bien comme il faut... Nous nous sommes mariés hâtivement, il est vrai, mais nous nous sommes aimés, et nous avons vécu très heureux jusqu'au jour où tout avait basculé. -Vous regrettez d'avoir divorcé ? Nora secoue la tête : -Je ne sais pas encore... Je... j'ai essayé de le ramener à la raison, mais toutes mes tentatives se sont révélées vaines. Yazid ne pouvait plus s'empêcher de boire, et de passer des nuits entières dans des cabarets à jouer avec des gens douteux... Je ne pouvais plus supporter cette vie... Alors, la mort dans l'âme, j'ai décidé de divorcer. Mais... mais je ne m'attendais pas à autant d'animosité auprès de ma famille... Je ne savais pas qu'on allait me jeter en pâture à un homme qui aurait pu être mon père, et qui de surcroît est illettré et radin comme un rat. Elle soupire encore : -On dirait que la vie s'acharnait contre moi... -Et quelle avait été la réaction de Yazid lorsque vous avez demandé le divorce ? (À suivre) Y. H. Nom Adresse email