Résumé : Sitôt libéré, Achour contacte Louisa pour se renseigner. Il lui apprendra que Nora l'avait quitté, et lui demandera de vérifier si elle n'était pas rentrée au bled. Mais sa cousine le rabroue. Elle connaissait son avarice et ses manières rustres, et lui apprend que la jeune femme n'était pas rentrée chez ses parents, mais qu'elle les avait contactés. Achour est indigné : -Alors tu étais déjà au courant de toute l'affaire. -Quelle affaire ? -De sa fugue et de tout ce qui s'ensuit. -Je n'étais pas sûre de ce qu'on avançait, mais maintenant les choses se confirment avec toi. Achour respire bruyamment : -Je suis dans de beaux draps Louisa... Je ne sais pas où se trouve ma femme... Elle a fugué à n'en pas douter. -Tu n'as qu'à la chercher. Moi, j'ai autre chose à faire qu'écouter tes sornettes.. Louisa raccroche, et Achour garde le combiné un moment dans sa main, avant de raccrocher à son tour. On dirait que le monde entier lui tournait le dos. Il se dit qu'il devrait aller au plus vite déposer une plainte contre Nora pour abandon de foyer. La police se chargera de lancer un avis de recherche, et si on la retrouvait, il saurait quoi faire. Puis, une idée diabolique germa dans son esprit. Il allait déposer une plainte contre Nora, pas seulement pour abandon de foyer, mais aussi pour abus de confiance et pour vol... Nora lui a volé sa fierté, et lui, va l'accuser d'avoir subtiliser ses économies et des choses précieuses qu'il gardait dans la maison... Le mensonge en valait la peine, et la police n'y verra que du feu, car personne ne pourrait connaître la réalité là-dessus. Nora était sa femme légitime et avait partagé sa vie avant de se volatiliser ! Il se frotte les mains à la perspective de lancer la police à ses trousses et se dirige d'un pas ferme vers le commissariat du quartier. Ce commissariat qu'il avait quitté la matinée même après deux jours de détention. A des milliers de kilomètres de là, Yazid faisait les grands pas dans son appartement. Il avait pu avoir quelques renseignements sur la destination de Nora, et même connaître le nom de son mari, mais il ne savait rien d'autre. Il avait pensé à prolonger son congé et à prendre un billet d'avion. Mais même dans le cas où il se rendrait dans cette ville, il ne pouvait retrouver aussi facilement Nora... Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, car il n'avait aucun autre renseignement sur son lieu de résidence, ou tout autre information pouvant l'aider dans ses investigations. Et puis... Et puis, elle était mariée ! Il se prend la tête dans ses mains. Nora était mariée ! Comment espérait-il la rencontrer ou la retrouver ? Et elle ? Comment réagirait-elle si elle le voyait ? Comprendra-t-elle qu'il souffrait le martyre et qu'il était parti à sa recherche avec tous les risques que cela supposait ? Des questions... Toujours des questions qui revenaient tel un leitmotiv et hantaient son esprit. Yazid n'était plus que l'ombre de lui-même. Il avait perdu l'appétit et l'envie de vivre. Ses amis avaient tenté de le raisonner. En vain. Dans ses rêves chaque nuit, lorsqu'il pouvait fermer les yeux et somnoler durant quelques minutes, il ne voyait que Nora... Son image le hantait... Il ne vivait que dans l'espoir de la retrouver un jour. Il se décide enfin à reprendre son travail. Peut-être qu'en occupant ses journées, il arrivera à trouver l'ultime solution qu'il cherchait depuis des jours.. Il verra alors plus clair dans sa situation, et saura retrouver ses repères. Quelque chose en lui refusait cependant d'accepter l'échec... L'espoir renaissait dans son cœur et dans son âme à chaque fois qu'il repensait à son ex-femme. On dirait que chaque fibre de son corps lui envoyait un message... On dirait que son être tentait de lui transmettre une nouvelle énergie...Celle qui lui permettra de remonter du fond de l'abîme vers la lumière du jour... Il sut alors qu'il allait retrouver Nora. Quand et où ? Deux questions principales qui ne cessaient de le tarauder et de le torturer. Il reprend cependant confiance en lui, et consentit enfin à se rendre à son travail. Nora revint à la pension le cœur plus léger. Elle avait eu une chance inouïe en tombant sur l'annonce de cette vieille dame qui, en fin de compte, n'était pas aussi revêche que l'infirmière le lui avait insinué. C'était une femme qui avait sûrement vécu dans le faste jadis, mais que la maladie et la vieillesse avaient rattrapée et réduite à son état de handicapée, qui devrait désormais restreindre ses dépenses et gérer intelligemment son budget. Elle vivait de la pension de son défunt mari, et de quelques rentes léguées par sa famille. Nora ne connaissait pas encore grand-chose d'elle, mais sentait qu'elle allait apprécier sa compagnie. Mme Claude avait compati à son besoin de trouver rapidement du travail, et lui avait donné des consignes sur un emploi de temps chargé et strict. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email