Elle n'exclut pas un éventuel recours à une grande grève générale au cas où ces deux textes viendraient à être topés. Les deux textes de loi, l'avant-projet portant code du travail et l'avant-projet de loi relative à la santé, qui seront bientôt débattus au Parlement ne sont pas du goût de Louisa Hanoune et elle le fait savoir. Elle entend même mener une "bataille", en compagnie de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) contre ces deux textes, à travers une grande mobilisation des travailleurs. "Le PT et l'UGTA vont se mobiliser ensemble. Ce sera une grande bataille. Et si le gouvernement maintient cette loi (sur le travail, ndlr), il y aura riposte. Les syndicats prendront leur responsabilité et il y aura organisation de la mobilisation", a-t-elle mis en garde, hier, lors d'une conférence de presse organisée au siège du parti à Alger. Cette sortie de Mme Hanoune qui intervient à la veille de la tenue de la tripartite se veut, selon toute vraisemblance, comme un soutien à l'UGTA et comme une sonnette d'alarme contre les conséquences de l'adoption de ces lois sur la stabilité sociale. "C'est la loi de la jungle, elle était valable au Moyen-âge. Il n'y a que les patrons qui ont des droits dans cette loi. Le projet de loi sur le travail est un rouleau compresseur contre les acquis des travailleurs depuis l'indépendance du pays alors que l'avant-projet de loi sur la santé va conduire à la destruction de la gratuité des soins et au désengagement de l'Etat des hôpitaux publics", dit-elle. Elle n'exclut d'ailleurs pas un éventuel recours à une grève générale au cas où le gouvernement adopterait ces deux textes de loi. "Ce sera une grande bataille et s'il faut aller à une grève générale, il faut y aller comme l'a fait l'UGTA en 2001 et en 2003 contre le projet de loi sur les hydrocarbures de Chakib Khellil". En attendant, Mme Hanoune appelle le président de la République à retirer ces deux textes de loi d'autant, selon elle, qu'ils sont en contradiction avec ses instructions. Comme souvent, la première responsable du PT n'écarte pas l'idée que ces textes, notamment celui sur le code du travail, soient d'inspiration étrangère et qu'ils s'inscrivent dans la perspective de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. "On dirait que ce sont des étrangers qui ont élaboré ce projet de loi sur le travail. Il y a une orientation idéologique en rapport avec l'entrée à l'OMC. Cette loi vise la destruction pure et simple des travailleurs en tant que catégorie organisée. C'est une mort programmée", soutient-elle. Selon une étude réalisée par l'UGTA, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC va conduire à l'arrêt des subventions par l'Etat des produits de première nécessité. Aussi, près de 400 000 emplois seront supprimés. "Il y aura un séisme social", prédit Mme Hanoune. "Avec l'ouverture du transport aérien au privé, on va devenir comme la Grèce". En dépit des discours rassurants de l'Exécutif, Louisa Hanoune n'en perçoit pas moins quelques duplicités qui "inquiètent". "Je mets en garde les responsables concernant le caractère ambivalent dans la politique d'adhésion à l'OMC et dans la règle 51/49". "Cette duplicité et ambivalence inquiètent", dit-elle. Au chapitre politique, Mme Hanoune s'est refusé à commenter l'initiative de la CNLTD et celle du FFS, alors que sur la Constitution, elle soutient qu'aucun responsable ne connaît quel sera sont sort. Quant aux visites du patron de l'Africom et celui du chef d'état-major français, elles s'inscrivent dans le cadre de pressions visant à amener l'Algérie à appuyer la coalition contre l'EI et une éventuelle intervention en Libye. À noter que le PT et l'UGTA ont lancé un appel à toutes les organisations du mouvement ouvrier international pour satisfaire les aspirations vitales du peuple palestinien, dont notamment la levée du blocus imposé sur Gaza. Nom Adresse email