Le Parlement ukrainien a adopté hier deux projets de loi qui portent notamment sur l'octroi davantage d'autonomie aux régions séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk et une amnistie sous conditions aux combattants engagés dans ce conflit depuis cinq mois. Le premier texte, prévu par le plan de paix défini le 5 septembre à Minsk par Kiev et des représentants des rebelles prorusses, garantit l'autonomie dans les régions séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, où un cessez-le-feu, en vigueur, est tant bien que mal respecté. Il prévoit l'organisation d'"élections au niveau des districts, des conseils municipaux, des conseils de villages dans certains districts des régions de Donetsk et de Lougansk, dimanche 7 décembre". Ce "statut spécial" comprend également la mise en place d'un gouvernement autonome provisoire qui prendra ses fonctions dès l'adoption de la loi et ce pour trois ans. Selon la présidence ukrainienne, ces propositions ouvrent la voie à une décentralisation tout en garantissant "la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance" de cette ancienne république soviétique. Mais les séparatistes ont déjà indiqué qu'ils rejetaient l'offre de Kiev pour accéder à une plus grande autonomie, telle que prévue par la loi sur le "statut spécial" des régions de Donetsk et Lougansk, et réclament leur indépendance. Le second texte voté, concernant une amnistie des "participants aux événements de Donetsk et Louhansk", prévoit l'exemption des combattants autonomistes de poursuites pénales et administratives, sauf ceux qui se sont rendus notamment coupables de "meurtres, viols et terrorisme". D'après la presse ukrainienne, sont également exclus de cette amnistie les responsables de la destruction en vol du Boeing de Malaysia Airlines en juillet, ayant fait 298 morts. Parallèlement, le parlement ukrainien a ratifié, hier, l'accord historique d'association avec l'Union européenne, concrétisant l'éloignement de cette ancienne république soviétique du giron russe. Le Parlement européen à Strasbourg (France) doit ratifier simultanément cet accord, qui comprend des volets politique et économique. Ces annonces interviennent à quelques jours d'une nouvelle rencontre des signataires de l'accord Minsk pour faire avancer le processus de paix. Sur le terrain, de nouveaux bombardements à Donetsk, fief rebelle, ont fait quatre morts, fragilisant davantage une trêve scellée le 5 septembre entre Kiev et les rebelles prorusses pour mettre fin à cinq mois de conflit qui a fait plus de 2700 morts. Alors que Petro Porochenko se félicitait la semaine dernière d'une nette désescalade sur le terrain, Kiev a accusé dimanche les rebelles de menacer le processus de paix en intensifiant leurs tirs. Lundi, le "Premier ministre" de la République populaire (unilatéralement proclamée) de Donetsk a, pour sa part, accusé l'armée ukrainienne de "violations du cessez-le-feu" et de "provocations". A. R./Agences Nom Adresse email