Résumé : Ourida lui apprend que Lynda était une amie de sa sœur. Cette dernière est décédée dans un accident, quelque temps après. Ihssane et hadj Ahmed prennent congé d'elle. Ihssane promet de lui donner des nouvelles. Durant toute le trajet, elle ne cesse de parler de ses espoirs de retrouver sa mère. Hadj Ahmed est inquiet mais elle le rassure. Elle ne les quittera pas. Et si Lynda veut d'elle dans sa vie, elle aura ainsi une mère de cœur et une autre de sang... Une fois à la maison, Ihssane ne tient pas en place. Elle évite le regard de sa grand-mère et répond à ses questions. Car elle ne peut pas y échapper. - Vous avez tardé ! Tu as trouvé ton amie ? Qu'avait-elle ? - Elle était absente à deux examens ! Je me faisais du souci pour elle, mais finalement elle va bien ! Juste que sa grand-mère est souffrante. - La pauvre, j'espère qu'elle ira mieux ! - Espérons ! Hadj Ahmed va s'étendre dans sa chambre. Ihssane ne tient pas en place. Elle bout de l'intérieur et a besoin de respirer. Elle a besoin d'être seule. Elle s'en veut de mentir à sa grand-mère, mais si elle lui racontait les dernières découvertes, elle en ferait une maladie. Elle prend sa veste et les clefs de sa voiture et prévient sa grand-mère. - Je vais aller voir maman au boulot. Tu veux que je lui prenne quelque chose ? - Pourquoi ne pas attendre la fin de la journée ? On irait tous ensemble, dit Guemra. On aura le temps de discuter avec elle et sa famille ! - Comme tu veux... Mais je sors quand même ! Si tu as besoin de quelque chose, profites-en ! - Du thym et de la coriandre ! - C'est noté ! Ihssane l'embrasse avant de partir. Une fois loin du quartier, elle s'arrête dans un parking. Elle reprend la lettre et la relit plusieurs fois. Elle est bouleversée comme à sa première lecture. - Oh maman... La jeune fille regrette de ne pas avoir demandé à khalti Ourida si elle avait une photo d'elle. Elle se rappelle avoir son numéro et descend de voiture. Il n'y a pas de cabine dans les environs. Elle entre dans un salon familial et se dirige au comptoir. - Bonjour, est-ce que vous avez un téléphone ? C'est une urgence... Je peux payer... - Maalich ! Donnez-moi le numéro ! Elle devine qu'il veut s'assurer qu'elle n'allait pas appeler l'international. Il compose pour elle et lui remet le combiné dès la première sonnerie. On ne tarde pas à décrocher, à sa grande joie. - Khalti, c'est moi Ihssane. Je voulais savoir si vous avez des photos de ma mère ? - Oui, je crois. Mais il faut que je retrouve les albums de ma défunte sœur. Je les chercherais, promet-elle. Ihssane la remercie avant de raccrocher. Elle retourne à sa voiture et y reste sans bouger. Dans une pancarte publicitaire, elle lit une promotion sur le téléphone mobile. On est alors en 2003, et seules les personnes aisées peuvent se le permettre. Le portable coûte cher, la puce aussi. Personne à la maison n'a de téléphone portable. Ils utilisent la ligne fixe. En fait, c'est un luxe que de se l'offrir. Elle regrette de ne pas avoir la somme pour en acheter un. Elle pense à chercher du travail. Elle ne peut pas indéfiniment dépendre de ses grands-parents et de sa mère. Il lui prend l'envie de la voir sur-le-champ. - Maman Zina, si tu savais ! Elle démarre. Elle trouvera bien quelqu'un pour la remplacer quelques minutes. Zina est toute heureuse de la recevoir dans son bureau. Elle la serre longtemps dans ses bras. - Ma fille, comme tu m'as manquée ! - Moi aussi ! Et malgré tout l'amour qu'elle lui portait, elle n'arrive pas à oublier Lynda. Elle soupire et cela ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde. - Qu'est-ce qui t'arrive ma fille ? Pourquoi ce soupir ? Pourquoi cette tristesse dans ton regard ? Tu souffres ? Qui en est la cause ? Pourquoi s'en prendre à toi, la prunelle de mes yeux ? Raconte-moi ce qui t'arrive ? (À suivre) A. K. Nom Adresse email