Deuxième chapitre : Les désillusions Résumé : Krimo est venu proposer à ses parents, de venir vivre chez lui. Mais ils refusent. Il repart, énervé. Guemra pense que Krimo veut s'approprier la maison ou la vendre. Elle demande à son vieux mari de passer chez le notaire pour que Zina et Ihsane aient droit à l'héritage... Quelques jours après, el-hadj Ahmed rentre, un porte-documents à la main. Il les remet à Guemra. - Elle leur revient à eux deux, dit-il. Tu peux dormir tranquille ! - Tu as bien fait el-hadj ! Elles t'en seront reconnaissantes ! - J'ai laissé une somme d'argent importante sur le compte ! Ils en auront toujours besoin ! dit-il. Ça leur fera plaisir... - Tu aurais dû partager de ton vivant pour voir leur joie, réplique-t-elle. Tu pourrais même offrir une voiture à Ihsane pour ses déplacements ! - Mais il y a ma voiture ! Guemra prend un air choqué. - Elle est aussi vieille que toi ! Achète-lui une petite voiture d'une jolie couleur ! Elle pourra frimer devant ses copines ! Ihsane est leur soutien et elle s'occupe si bien d'eux que son grand-père n'a pas à se faire prier pour lui offrir une petite citadine juste après l'obtention de son permis. Zina est folle de joie pour sa fille qui se permet de lui rendre visite soit au travail soit à la maison. Krimo qui est mis au courant, ne le voit pas d'un bon œil même si ses parents lui ont donné une coquette somme. Il commence à voir Ihsane d'un mauvais œil. Même si ses parents dépendent d'elle, Krimo trouve qu'elle est en train de profiter de leur générosité. Un jour, il n'hésite pas à aborder le sujet avec eux alors qu'il croit Ihsane dehors. La voiture n'était pas garée à l'extérieur. Il ignore que son père a vendu sa voiture pour qu'elle puisse y garer la sienne en fin de journée. - Allez-y doucement avec elle ! Elle vous prend pour une banque où elle peut puiser sans arrêt ! Que vous demandera-t-elle la prochaine fois ? Une Golf ? - Pourquoi pas mon fils ? Ce n'est pas une étrangère, mais notre petite-fille ! - Pfff, votre petite fille ! Elle n'est pas de votre sang ! C'est une fille... On ne sait pas d'où est-ce qu'elle est sortie ! - C'est bon, ne dis pas un mot de plus !, lui ordonne Guemra. Moi, je l'aime comme si Zina l'avait eue de son ventre ! Je te prierais de ne plus venir nous monter contre elle ! Gare à toi ! Je ne te pardonnerais pas de la faire souffrir avec ce genre de propos ! Pour quelqu'un de ton âge, avec ta culture et tout ce que la vie t'a enseigné, tu me déçois beaucoup ! Pars, avant que je ne te dise des choses que je ne pense pas ! - J'en étais sûr que tu le prendras mal ! Je voulais seulement t'ouvrir les yeux ! - Non, pars... Je t'en prie... El-hadj ne dit rien. Il se détourne pour ne pas le voir partir, tout aussi déçu que sa femme. Ihsane, qui était en train de nettoyer les poussières, a tout entendu. Elle pleure silencieusement. Krimo tentait de monter ses grands-parents contre elle. Il l'accusait de profiter d'eux ! Et il a osé rappeler qu'elle n'était pas de leur chair et de leur sang. Jamais elle n'aurait pensé qu'un jour on lui rappellerait ses origines. Quelque chose s'est brisé en elle. Elle essuie ses yeux vite rougis par les larmes brûlantes versées. Sa grand-mère ne tarde pas à la rejoindre. - Arrête de traquer la poussière, lui dit-elle. Va te reposer et réviser tes cours ! Mais... Tes yeux... Tu pleures ? Ihsane a un pauvre sourire et les essuie encore. - De la poussière m'est entré dans les yeux... Ce n'est rien ! ça va passer ! (À suivre) A. K. Nom Adresse email