Résumé : Zina et Ihssane quittent le restaurant sans avoir déjeuné. Zina va avec elle, tenant à voir ses parents. Elle leur reproche d'avoir failli à leur rôle. Hadj Ahmed prend le parti d'Ihssane. Il les comprend toutes les deux. Au risque de décevoir sa fille, il tient à soutenir Ihssane jusqu'au bout... Quelques jours après, Ihssane et son grand-père se rendent à l'adresse laissée dans la lettre. Elle est située dans un vieux quartier d'une ville qu'on ne nommera pas. Derrière les barreaux du portail, on peut apercevoir une grande villa dont l'état des murs et des fenêtres laisse deviner que ses propriétaires l'ont abandonnée. - Oh non !, s'écrie-t-elle en s'aventurant à l'intérieur du jardin, mais son grand-père la retient par le bras quand elle tente de se frayer un chemin à travers les mauvaises herbes. - Fais attention, il y a des moustiques, des millepattes ! Peut-être même des serpents ! - Tu as raison ! Mais je voudrais voir la maison où a vécu ma mère !, insiste-t-elle, mais hadj Ahmed ne la lâche pas. - Si elle est abandonnée, tu ne trouveras pas grand-chose ! S'ils ont laissé des choses, les voleurs et les SDF n'ont pas dû se faire prier pour les prendre ! La maison est certainement devenue un refuge pour les sans-abris, les toxicomanes, les criminels en tout genre ! - On peut aller se renseigner chez les voisins ! Savoir ce qui s'est passé ! Où ils sont allés ? Peut-être que l'un d'eux a gardé contact avec eux ? Grand-père, je ne peux pas repartir d'ici sans savoir ce qui leur est arrivé !Ihssane va frapper aux portes des maisons avoisinantes. A la première, c'est une jeune femme qui ouvre. Elle est nouvelle et ne connaît pas les voisins. A la seconde, c'est une vieille qui se rappelle bien de la famille, mais elle n'entretenait pas de relation avec elle. - Ils ont quitté le quartier après les fiançailles de leurs filles ! J'ignore où ils sont allés vivre ! Ihssane la remercie. Elle se tourne vers son grand-père plus déçue que jamais. Hadj Ahmed lui rappelle un état de fait qu'elle ne voulait pas accepter. - Je t'avais prévenue, il se peut que les recherches ne nous mènent nulle part ! - Oui, mais ils ne peuvent pas avoir disparu de la surface de la terre du jour au lendemain sans que personne ne le sache ! Allons voir le cordonnier ou le facteur ! Ces derniers sont toujours au courant de tout... - Ou bien le cafetier du quartier ? Ils se rendent au cœur du vieux quartier et hadj Ahmed lui désigne le café-restaurant. - Son enseigne est aussi vieille que moi. Avec un peu de chance, on trouvera celui qui le tenait à cette époque ! Ihssane l'espère aussi. Elle ne reste pas dans la voiture. Elle suit son grand-père dans le café. Ils s'assoient au comptoir et il commande une tisane. Les clients la regardent, il n'y a pas d'autres femmes. Hadj Ahmed demande au serveur où trouver le propriétaire du café. - Vous le trouverez à la terrasse, sur la droite ! Je vous apporte vos consommations à l'extérieur ? - Oui... Ils sortent et le seul attablé du côté droit est un homme âgé. Il est en train de lire le journal. - Assalam alikoum ! - Assalam, leur répond-il. - Hadj Makhlouf, ils veulent vous parler !, dit le serveur en déposant leurs consommations. - Kheir incha Allah !, dit ce dernier en fronçant légèrement les sourcils. (À suivre) A. K.